C'était vraiment la fête en ce premier vendredi de novembre, à l'occasion de l'atterrissage sur le tarmac de la nouvelle aérogare d'El Ménéa du premier avion commercial d'Air Algérie. Après 10 ans de «désertion» et d'absence de toute activité aérienne civile dans la région, qui a pénalisé toute une population, contrainte de se rabattre soit sur l'aéroport de Ouargla soit sur celui de Ghardaïa, les M'niis ont donc renoué avec leur aéroport. Le dernier avion commercial à s'être posé sur cette piste remonte en effet à mars 2003. L'appareil, un ATR 72, qui effectuait la liaison Alger/ Ouargla /El Ménéa /Tamanrasset a atterri sur la nouvelle piste principale de 3000 mètres, sous les ovations et les youyous dans un air de kermesse avec baroud et zorna, donnant ainsi le coup d'envoi à l'exploitation de cette importante infrastructure aéroportuaire dont les retombées économiques pour la région sont indéniables. Accueillis par Med Toufik Bounoua, directeur régional Sud Algérie du pavillon national Air Algérie et Med Chouara, le délégué régional de Ghardaïa de la même compagnie, ainsi que par les autorités locales civiles, militaires et sécuritaires, représentées par les deux P/APC d'El Ménéa et de Hassi El Gara, du chef de daïra d'El Ménéa et du directeur de transport de la wilaya de Ghardaïa, l'équipage et les voyageurs ont été agréablement surpris par l'ambiance bon enfant qui les attendait. Au bout d'une heure d'arrêt et après avoir embarqué les voyageurs à destination de Tamanrasset, l'avion a pris son envol. Pour l'instant et selon le programme qui nous été remis, deux vols hebdomadaires sont programmés à partir de cet aéroport. Le premier, chaque vendredi, avec un vol vers le Sud arrivant d'Alger vers Ouargla, pour arriver à El Goléa et poursuivre vers Tamanrasset, où l'avion et l'équipage passeront la nuit. Le deuxième fera le trajet en sens contraire vers le Nord, soit en venant de Tamanrasset vers El Goléa pour se diriger vers Ouargla avant de finir son voyage sur Alger. Des tarifs promotionnels de 50 % seront accordés aux billets achetés dans une agence du Sud pour un voyage en aller et retour Nord / Sud. Rappelons que la nouvelle aérogare d'El Ménéa, qui a été inaugurée le 30 mai dernier par l'ex-ministre des Transports, Amar Tou, répond à quatre exigences majeures: fonctionnalité, sécurité, sûreté et design. Conçue comme une place couverte dotée d'un climat propre et d'un éclairage naturel, en R+1, elle abrite toutes les infrastructures fonctionnelles relatives au schéma opérationnel classique d'une aérogare : guichets d'enregistrement, salle d'embarquement, traitement des bagages, services techniques, cafétéria, hall d'arrivée, hall de départ, espaces, PAF, Douanes, Police. Au 1er étage, une dizaine de bureaux spacieux et bien éclairés pour ce qui devrait être la direction de l'aéroport. Rappelons que cette réalisation, qui s'étend sur 2400 m2 a coûté plus de 660 millions de dinars, et ce, en sus des 1,7 milliard de dinars investis dans le renforcement de la piste principale de l'aéroport (3000 m) et de ses annexes, tels que le parking avions, bretelles de la piste et le parc automobile d'une capacité de 60 places. Ainsi, toutes les commodités sont offertes aux passagers qui auront à voyager par les airs à partir de ce nouveau bijou dont la capacité annuelle de traitement des passagers sera plus que triplée, puisque l'ancienne aérogare avait une capacité de 60 000 passagers, alors que la capacité d'exploitation de celle-ci est de l'ordre de 200 000 voyageurs. Elle est déjà doté de pratiquement tous les moyens humains et matériels pouvant lui permettre de jouer convenablement son rôle. Les brigades des Douanes et de la PAF sont déjà en place, alors que les équipes techniques et le personnel d'intervention étaient déjà opérationnels bien avant le vol inaugural, puisqu'ils ont été détachés à partir des aéroports environnants. Le recrutement du reste du personnel destiné à l'accueil, au gardiennage et à l'entretien des différentes installations interviendra très rapidement et la priorité sera donnée, nous dit-on, aux candidatures de la région. Le défi actuel, qui est sa rentabilisation, est de mettre au service du développement de la région cette importante infrastructure dont il serait intéressant de réfléchir dès à présent à en profiter en termes d'activités touristiques, relancer le circuit des Oasis ou concevoir un circuit spécifique à El Ménéa qui regorge de sites touristiques et d'une faune et flore très attractives à même de faire apprécier la région, ses traditions, ses us et ses coutumes .