Leïla Aslaoui Hemmadi s'est adonnée, dans le cadre de la tenue du 18e SILA à une vente-dédicace de ses deux derniers romans intitulés Pour tout ce que tu m'as appris et Lambèse, Mon Destin. C'est au niveau du stand de son éditeur, Dalimen, que Leïla Aslaoui Hemmadi s'est prêtée à sa séance de dédicace en toute conviviabilité. Avec toute la sagesse et la modestie qu'on lui connaît et reconnaît, elle n'a pas hésité un instant à répondre aux questions et aux attentes de ces nombreux lecteurs. La séance dédicace est un bon prétexte en soit pour approcher tout auteur. Auteure prolifique, Leïla Aslaoui vient tout juste de publier, dans le cadre de la tenue de la 18e édition du Salon international du livre d'Alger, deux livres de référence intitulés Pour tout ce que tu m'as appris et Lambèse, Mon Destin. Deux récits distincts à forte connotation pathétique. Constitué de 147 pages, le premier livre Tout ce que tu m'as appris est un livre poignant qui se lit d'un seul trait. Il s'agit en fait d'un récit intimiste, rendant un hommage posthume à sa défunte mère. Décédée le 13 février 2013, Leïla Asaloui estime que ce devoir d'écriture envers sa chère maman s'est imposé de lui-même. «Je suis heureuse d'avoir été jusqu'au bout, parce que cela n'était pas évident. L'écriture a été très douloureuse pour moi», explique t-elle. Dans ce livre bien ficelé, des souvenirs partagés regorgent d'émotion. On retrouve la personnalité de la défunte. Cette grande dame visionnaire et avant-gardiste qui a su transmettre les valeurs de la vie à ses enfants et à ses petits-enfants. Leïla Aslaoui confie qu'il lui est arrivé, dans le passé, d'évoquer sa mère dans les ouvrages Années Rouges et Lettres à Neyla-Meriem. Le second livre intitulé Lambèse, mon destin est un roman dont le personnage principal est Sid-Ali. Ce dernier se trouve à mi-chemin entre la guerre de libération qu'il n'a pas connu et la décennie rouge. Des réminiscences reviennent tel un leitmotiv. Son histoire personnelle est liée à celle des souvenirs de la guerre de libération. Par deux fois, il est incarcéré à Lambès. Il a l'impression que la prison est faite pour lui. La première incarcération se situe dans les années 1975, alors qu'il était âgé à peine d'une vingtaine d'années. La vie de Sid-Ali est un enchaînement de drames, parce qu'il ne badine pas avec ses principes et son humeur. En fait, Lambèse, mon destin est une fiction inspirée de faits réels, donnant un large aperçu sur l'histoire de notre pays, celle de la guerre de Libération nationale et celle de la décennie rouge. A la question de savoir si l'écriture de ces deux livres ne s'est pas enchevêtrée, Leïla Aslaoui Hemmadi souligne que les deux livres en question ont été écrits simultanément, mais cependant un phénomène majeur s'est produit. «Au départ, j'écrivais le roman Lambès, mon destin, je me suis vue embarquée dans une drôle d'histoire, car je parlais constamment de ma défunte mère. Je me suis dit rien ne va plus. J'ai bien distingué les deux types d'écriture. C'est assez agréable de passer d'une écriture à une autre», explique-t-elle. Pour rappel, Leïla Aslaoui est magistrate de profession. Elle a été ministre de la Jeunesse et des Sports (1991-1992) dans le gouvernement de Mohamed Boudiaf‚ puis ministre de la Solidarité nationale d'avril 1994 jusqu'à sa démission en septembre de la même année‚ pour protester contre les pourparlers entre le pouvoir algérien et le Front islamique du salut, officiellement dissous. Elle se bat aujourd'hui pour le respect des droits de la femme en Algérie. Elle a publié une série d'ouvrages dont entre autres Etre juge (essai) – Enal‚ Alger‚ 1984 Dame Justice (essai) – Enal‚ Alger‚ 1989 Dérives de justice (nouvelles) – Bouchène‚ Alger‚ 1990, Lettres à Neyla Meriem en 2010 et La Carte Bleue en 2011. Il est à noter qu'une deuxième vente-dédicace sera organisée, aujourd'hui à partir de 14h, à la librairie Tiers- Monde, à Alger.