L'ensemble des représentants des syndicats autonomes ont “dénoncé” et “déploré”, hier, l'arrestation et la garde à vue durant 48h de Farid Cherbal, coordonnateur national adjoint chargé de la région Centre au niveau du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), un syndicat autonome et agréé depuis plusieurs années. A signaler que les responsables du CNES pour les régions Est et Ouest ont subi le même sort que celui de M. Cherbal. Les responsables du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) ont appris avec amertume l'arrestation des syndicalistes du CNES par la police suite à une plainte introduite par le ministère de l'Enseignement supérieur à leur encontre. “Les syndicalistes du CNES ont été conduits vers le commissariat de leurs villes respectives, sans convocation écrite comme la loi l'exige, comme ce fut le cas de M. Bsila, arrêté par la police à l'aéroport de Constantine et auditionné par le juge d'instruction pendant la nuit comme si c'était un criminel. La même procédure a été appliquée aux deux autres syndicalistes MM. Cherbal et Mechab”, explique, consterné, le responsable du SNAPAP. Ce dernier dénonce ces agissements anticonstitutionnels qui portent atteinte aux libertés en général et aux libertés syndicales en particulier, pourtant préservées par les lois de la République et par les conventions internationales que l'Algérie a ratifiées. Le SNAPAP, tout en exprimant son soutien aux cadres syndicalistes du CNES, appelle toutes les sections syndicales du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à observer un arrêt de travail d'une heure en guise de solidarité. Le SNAPAP interpelle les pouvoirs publics et le chef du gouvernement pour qu'ils interviennent afin de mettre fin aux atteintes répressives qui menacent les libertés syndicales. De son côté, M. Lemdani, membre de l'intersyndicale de la Fonction publique, estime que les syndicalistes ont le droit de recourir à la contestation, et la grève est un droit constitutionnel. M. Lemdani est persuadé que l'arrestation des trois syndicalistes est un fait grave qui va rendre la situation plus complexe. “Apparemment, les pouvoirs publics ne veulent pas d'un apaisement du front social, mais plutôt son pourrissement. Si les concernés croient qu'en procédant à l'arrestation de délégués syndicaux ils cassent le mouvement de contestation, ils se trompent. Le débrayage n'est pas l'œuvre d'un délégué syndical, mais c'est une décision qui émane de la base”, dira notre interlocuteur. M. Lemdani rappellera que la fonction de M. Cherbal est de rapporter fidèlement les décisions prises d'une manière démocratique et souveraine dans les assemblées générales qui se déroulent dans les universités. “Dans ce cas de figure, les pouvoirs publics doivent procéder à l'arrestation de tous les enseignants qui participent à ces réunions”.