L'Atelier parisien d'urbanisme apportera une expertise sur la réhabilitation des immeubles vétustes. Une semaine culturelle d'Alger à Paris sera organisée. La coopération entre Alger et Paris sera approfondie. Tel est le vœu du maire de Paris qui est en visite, depuis dimanche, à Alger. Accompagné d'une délégation composée entre autres de son adjoint chargé des relations internationales, Bertrand Delanoë a eu des entretiens avec le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. «Paris a des coopérations avec presque toutes les grandes capitales, mais la coopération avec Alger est exemplaire, parce que c'est l'une de celles qui marchent le mieux, qui va le plus et qui est la plus concrète. Les deux plus grandes réussites de notre coopération, c'est l'Ecole de la propreté et le jardin d'Essai. La coopération entre Alger est Paris a 13 ans. Notre coopération est centrée essentiellement sur l'expertise», résumera M. Delanoë lors d'un point de presse organisé au terme de sa visite, hier, au jardin d'Essai. Effectuant sa troisième visite à Alger, M. Delanoë, qui devra quitter ses fonctions dans quatre mois, s'est réjoui du travail effectué au jardin du Hamma. «Dès que j'ai été élu maire de Paris, il y a presque 13 ans, j'ai voulu une coopération la plus forte possible, la plus authentique avec la ville d'Alger. Les équipes de la wilaya d'Alger et les équipes de la mairie de Paris ont suivi nos indications avec beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de professionnalisme. Quand on vient au jardin d'Essai, on voit à quel point le mélange de la compétence algérienne avec la compétence parisienne a permis une œuvre commune : le jardin d'Essai est un magnifique trésor du patrimoine algérien que j'ai visité en 2005. Nous avons voulu partager du travail, du résultat pour les habitants sur l'Ecole de la propreté et celle-ci, j'allais dire algéro-parisienne, marche tellement bien que je suis en train de faire la même chose à Tunis», précise M. Delanoë qui fera remarquer qu'Alger a précédé sa ville d'origine. La coopération entre les deux capitales qui ont signé un accord d'amitié en 2003, touchera les projets d'embellissement de la ville. «Il y a un ingénieur de la mairie de Paris qui a très bien travaillé avec l'équipe de la wilaya d'Alger sur tout ce qui est plantation et rénovation du patrimoine naturel. Le wali a suggéré qu'il revienne dès le mois prochain pour accompagner l'ambition de la wilaya d'Alger sur la rénovation d'une longue promenade avec des espèces qu'il faut bien sélectionner», affirme le maire socialiste. Le projet de réhabilitation des immeubles de l'hypercentre historique est l'autre axe de la coopération future entre les deux capitales. «Le deuxième sujet sur lequel nous pourrions aussi partager des savoir-faire a trait à tout ce qui concerne la réhabilitation des immeubles qui ont connu des dégradations. Quand je suis arrivé à la maire de Paris, il y avait 1038 immeubles insalubres. J'ai chargé une société de la ville de Paris de rénover tous ces immeubles. C'est très compliqué. Nous avons convenu que cette société apporterait de l'expertise à la wilaya d'Alger», relève-t-il. L'Atelier parisien d'urbanisme (APUR) devra s'atteler à la tâche. «L'Atelier parisien d'urbanisme viendra en mission avec les collègues d'Alger pour travailler sur les projets d'urbanisme en y intégrant bien sûr les enjeux de mobilité durable puisque dans l'aménagement des grandes métropoles il y a des enjeux de qualité de vie, de développement économique et d'habitat, mais aussi d'écologie et cela passe notamment par les problèmes de déplacement», précise le maire qui a proposé à M. Zoukh que les esquisses du programme stratégique d'Alger (2009-2029) soient exposées au pavillon de l'Arsenal à Paris. L'hôte d'Alger propose, par ailleurs, que des créateurs algériens puissent exposer leurs œuvres à l'Institut des cultures de l'Islam qu'il devra inaugurer jeudi prochain. «Je souhaite pouvoir accueillir à travers une semaine culturelle à l'Institut des cultures de l'Islam, mais sans doute dans d'autres lieux culturels de Paris, les créateurs algérois et algériens. Bien sûr, il pourrait y avoir aussi à Alger des créateurs parisiens», estime-t-il. S'agissant du financement, M. Delanoë assure ignorer les chiffres. Il répondra par une pirouette : «Quand on aime, on ne compte pas et moi j'aime.»