Depuis la désignation de l'hôpital de Tamanrasset comme centre de dépistage de référence en 2003, le nombre d'infections au VIH enregistré avoisine les 200 cas, importés pour la plupart des pays voisins, le Mali et le Niger en particulier. Tamanrasset. De notre correspondant
C'est ce que nous avons appris de sources hospitalières à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida, coïncidant avec le 1er décembre. Selon les mêmes sources, 15 nouveaux cas ont été recensés cette année. «En comparaison avec les chiffres obtenus l'année dernière, où l'on avait enregistré 44 cas, le nombre de sidéens a connu une baisse de l'ordre de 70%. Les personnes atteintes sont pour la majorité âgées de 35 à 50 ans», a déclaré un responsable de la santé sous le couvert de l'anonymat. Et d'ajouter : «Un travail de titan a été accompli en matière de prévention et de sensibilisation contre cette maladie, à laquelle sont exposées plus de 200 000 âmes qui habitent cette wilaya du fait qu'elle constitue, de par sa position géostratégique et le flux migratoire qu'elle enregistre, un vivier épistémologique pour toutes les régions du Sud.» Rappelons que fin 2012, la DSP de Tamanrasset avait annoncé que «41 malades infectés par le virus d'immunodéficience humaine (VIH) (séropositif) et 21 atteints de la maladie, soit un taux de plus de 50%, sont de nationalité étrangère. Une trentaine de sidéens ont suivi la trithérapie composée de trois antirétroviraux au niveau de l'hôpital de Tamanrasset. Une trentaine de porteurs du virus ont également été suivis sur le plan clinique et biologique par les services du centre de référence, affilié au secteur sanitaire de la capitale de l'Ahaggar». Le bilan dressé par la DSP, à cette période, a montré que 1049 ressortissants africains de différentes nationalités ont été dépistés dont 649 ont séjourné à l'hôpital d'Amechouen où leur ont été prodigués les soins nécessaires. «Cette opération, a-t-on expliqué, entre dans un cadre purement humanitaire même si cela a été, quelque part, à l'origine du déficit enregistré dans le budget consacré à la population de Tamanrasset.» Dans le souci de faciliter le dépistage précoce, un centre de dépistage anonyme a été mis en service au quartier Guettaa El Oued, à quelques encablures de la ville. Le centre en question a, faut-il le noter, pour mission de dépister les infections sexuellement transmissibles et le VIH-sida ainsi que de prendre en charge les personnes atteintes. Malheureusement, la prolifération de réseaux de prostitution, le manque d'éducation sexuelle et l'importance du flux migratoire figurent parmi les causes principales de l'émergence de cette pandémie dans cette wilaya aux 50 nationalités. Un problème exacerbé par le manque de campagnes de sensibilisation et le mutisme des autorités concernées, s'expliquant par le verrouillage de toute source d'information sur ce fléau, qui reste un tabou insurmontable à Tamanrasset.