Des associations demandent la réouverture des axes routiers fermés pour des raisons de sécurité. Les habitants de Bordj Menaïel doivent patienter encore quelques mois pour ne pas dire des années avant de voir les axes routiers, fermés au centre-ville pour des raisons de sécurité, rouverts à nouveau à la circulation automobile. Et pour cause, les réclamations émises à cet effet par les représentants de la société civile n'ont pas été acceptées par les hautes autorités de la wilaya. C'est du moins ce qui ressort des déclarations faites mercredi dernier par le wali, M. Abbas, en marge de la session de l'APW. «On ne doit pas nous aventurer. La sécurité des citoyens doit être au dessus de toute autre considération», a-t-il répondu à un élu qui l'a interpellé sur la question. Il y a quelques jours, pas moins de 15 associations lui ont adressé une requête dans laquelle elles lui demandent d'intervenir pour «lever l'embargo imposé sur notre ville». Les rédacteurs de la lettre se disent durement pénalisés par l'anarchie et les embouteillages qui se forment à longueur de journée au centre-ville à cause de la fermeture des artères longeant les institutions sensibles ou les sièges des différents corps de sécurité. «Nous en pâtissons énormément car certaines routes bloquées à la circulation automobile sont considérées comme étant le poumon de la ville», soulignent-ils en citant, à titre d'exemple, le boulevard Amirouche (ex- RN12) qui mène vers les cités Bousbaâ, 250 Logements, le quartier «La Cnep», Lotissement, les Coopératives, le village agricole et Aïn Skhouna. Le boulevard en question, bordé par la brigade de la gendarmerie et le nouveau tribunal, était très fréquenté par les automobilistes, notamment ceux qui viennent se soigner au service des urgences de l'hôpital. Il a été fermé depuis plusieurs années, juste après l'apparition du phénomène des attentats kamikazes. Aujourd'hui, ses usagers se voient contraints de faire de longs détours via la cité «Diar Million» pour rallier leur destination. Le wali assure que «la sécurité s'est rétablie à 99,99%», mais rien n'indique, selon lui, qu'il ne se passera rien après la réouverture des routes en question. «On n'est pas contre la population, mais si on nous donne des garanties on va satisfaire leurs revendications», a-t-il noté avant de rappeler le double attentat kamikaze perpétré le 16 juillet 2011 contre la sûreté de daïra, faisant deux morts et une quinzaine de blessés. Le chef de l'exécutif de wilaya semble ne pas apprécier le fait qu'aucune association de la localité ne s'est manifestée à l'époque pour dénoncer le terrorisme. D'aucuns auront remarqué que c'est l'attentat en question qui a poussé les services de sécurité à redoubler de vigilance pour éviter d'autres actes similaires à l'avenir. Mais des citoyens estiment que la fermeture de certaines routes n'a pas lieu d'être. C'est le cas des usagers de la route allant vers le lieudit Tahrir, les sites des chalets et les villages du sud de la ville, qui empruntent des ruelles impraticables pour ne pas passer devant le siège de la BMPJ. Autres axe fermé est celui reliant la ville à Boukhil et la cité Ben Boulaïd. «Ses usagers traversent la RN-12 en sens inverse, ce qui a provoqué de nombreux accidents mortels», indiquent les signataires de la lettre, relevant que même l'axe longeant l'établissement pénitentiaire et le stade communal sont barricadés par les services de sécurité. En sus de ces problèmes, d'autres associations ont dénoncé, «la dégradation des trottoirs, la défaillance de l'éclairage public», ainsi que «le laxisme des services de sécurité face à l'ampleur prise par le phénomène du vol et de la vente de stupéfiants, pratiqués au su et au vu de tout le monde à travers tous les quartiers de la ville».