Le retard dans l'installation des équipements et l'étude des dossiers des occupants des bidonvilles ont décidé l'administration de la wilaya à reporter l'opération de relogement qui touchera près de 20 000 familles. Le retard dans l'installation des équipements de proximité et des aspects techniques liés à l'actualisation des dossiers par les commissions de daïra seraient à l'origine du «report» de l'opération de relogement des occupants des bidonvilles annoncée pour la mi-décembre. Le wali, Abdelkader Zoukh, pressée par les journalistes de donner une échéance fixe pour le lancement de l'action qui devrait s'échelonner sur quatre mois, était resté évasif. «Nous voulons une salle de soins dans chaque cité, des équipements pour les jeunes et des espaces commerciaux. Le transfert de la population se fera d'une manière organisée et après l'installation de tous les équipements. La sécurité sera assurée. Il faut éviter les erreurs passées. Les procédures sont en cours pour la prise en charge des aspects techniques et administratifs. L'opération sera lancée dans les plus brefs délais», s'est contenté d'annoncer M. Zoukh, lors d'un point de presse organisé, hier, au terme de sa visite d'inspection qui l'a conduit sur six sites de logements publics locatifs (LPL) réalisés dans les localités des Eucalyptus, Baraki et Heuraoua. Des sources dans l'entourage du wali affirment, toutefois, que l'opération de relogement, annoncée pour le 20 décembre, devrait être lancée «durant les vacances scolaires pour ne pas pénaliser les élèves». La wilaya n'a pas arrêté actuellement de priorités dans cette énième campagne qui devra toucher, cette fois encore, en plus des habitants des bidonvilles, les occupants des terrasses, des caves mais aussi des chalets et de quelques cités populaires, comme l'a précisé l'ancien wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou. Selon le nouveau wali, qui a hérité de ce dossier à risques, une commission travaille sur les chalets dont le nombre actuel serait de 2000. équipements absents dans «des sites intégrés» Le retard dans l'installation des équipements qui devraient être ouverts avec les «sites intégrés» touche principalement les établissements scolaires (80). Le taux d'avancement des travaux dans ces infrastructures (lycées et CEM principalement), confiés à un seul maître d'œuvre (OPGI), n'est que de 60%, nous précise-t-on. D'autres infrastructures tout aussi indispensables ne sont pas installées dans les sites visités par la délégation : ni marché de proximité, ni locaux, ni lignes de transport. Seules deux sûretés de proximité sont prévues dans l'ensemble des cités. A Bentalha, où des logements publics locatifs sont achevés, un commissariat devra être installé au rez-de-chaussée d'un immeuble affecté en totalité (22 logements) aux éléments de la sûreté nationale. La crainte est grande que la problématique de l'insécurité, importante dans les derniers sites relogés à Alger, se pose dans les nouveaux sites d'accueil. Sur les 35 000 logements LPL notifiés au profit de la wilaya d'Alger sont répartis dans trois wilayas. 25 848 logements sont prévus à Alger, 7568 à Blida et 1588 à Boumerdès. L'OPGI d'Hussein Dey doit réaliser quelque 15 000 logements, les deux autres OPGI (Bir Mourad Raïs et Dar El Beïda) s'occuperont de 10 000 logements chacun. Les sites sont localisés dans les circonscriptions de Birtouta (7441), de Draria (4338), de Chéraga (520), de Bir Mourad Raïs (3451), d'El Harrach (2826), de Dar El Beida (1648), de Rouiba (2970), de Baraki (2654). Les localités de Meftah, Larbaâ (Blida) et Si Mustapha (Boumerdès) accueilleront les relogés des bidonvilles d'Alger. En plus des 35 000 logements RHP, il faut ajouter, indique le document de la wilaya, 10 000 logements RHP inscrits dans le cadre du plan quinquennal (2010-2014), localisés et non encore déglobalisés, «ce qui donne un total de 45 000 logements RHP» pour la capitale. Le nombre de baraques à Alger aurait augmenté, nous signale-t-on, de 25% par rapport au recensement arrêté en 2007, atteignant près de 55 000 baraques.