La boue, les eaux usées, le manque, si ce n'est pas l'absence totale, d'éclairage public et les ruptures récurrentes dans la distribution d'eau sont aujourd'hui le destin fatal des populations de nombreuses agglomérations. Après l'état poussiéreux et insalubre de l'été, place à la gadoue dans les quartiers non aménagés ou ayant subi le retour des engins pour d'autres travaux jamais achevés. L'hiver est devenu la hantise des résidants de ces régions urbaines. Dans les quartiers périphériques de la ville de Jijel, à El Milia ou dans d'autres communes, la grogne des citoyens est à son comble depuis que les récentes pluies ont causé bien des dégâts aux réseaux routiers. Le problème est davantage plus complexe pour les cités qui ont bénéficié de grands projets d'amélioration urbaine et qui se retrouvent, comble du paradoxe, plongées dans la même précarité. Dans certaines villes, ces projets n'ont rien changé au triste quotidien des habitants. L'euphorie qui succède à la réception de ces projets fait très vite place à la déception quand les malfaçons font leur apparition. Le résultat est, pour le moins qu'on puisse dire, des plus catastrophiques quand on sait que l'Etat a engagé beaucoup d'argent pour tenter (vainement) d'améliorer les conditions de vie dans ces agglomérations. Dans certains quartiers, c'est la grande désolation. Les réseaux d'AEP, d'assainissement et d'évacuation des eaux de pluie sont totalement hors d'usage, pendant que les routes sont défoncées et l'éclairage public un éternel sujet de revendications. Prenant toute leur consistance en hiver, ces défaillances sont au centre des préoccupations de la population qui se retrouve tributaire des caprices du mauvais temps, en plus d'être livrés à leur misère dans des bourbiers qui les empêchent de se déplacer à leur aise. Il faut dire qu'en plus des tares soulevées dans la réalisation des nombreux projets confiés à des entreprises loin d'être performantes, la non remise en état de travaux engagés pour d'autres opérations ont donné le coup de grâce à l'effort des pouvoirs publics dans leur quête de faire bénéficier le citoyen des bienfaits de la manne pétrolière. La boue, les eaux usées et le manque, si ce n'est pas l'absence totale, d'éclairage public et les ruptures récurrentes dans la distribution d'eau sont aujourd'hui le destin fatal des populations de nombreuses agglomérations.