L'ONU a autorisé hier jeudi 5 décembre les forces françaises à intervenir en Centrafrique en appui à une force internationale, quelques heures après un nouveau massacre inter-religieux à Bangui. 54 cadavres rassemblés dans une mosquée du centre-ville, et 25 cadavres gisant dans les rues voisines, abandonnés sur le bas-côté étaient visibles dans le centre-ville. La résolution de l'ONU intervient donc au moment même où la situation semble dégénérer. Adoptée à l'unanimité des 15 pays membres du Conseil sur proposition de la France, elle autorise les soldats français en RCA à «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA) dans l'accomplissement de son mandat ».La force africaine pourra se déployer «pour une période de douze mois», avec pour mission de «protéger les civils, rétablir l'ordre et la sécurité, stabiliser le pays» et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. La force doit compter jusqu'à 3600 hommes, mais n'en rassemble pour l'instant que 2500, mal équipés et entraînés. La Centrafrique est plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses entre chrétiens et musulmans a éclaté depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka. Ces violences se sont multipliées ces dernières semaines, à Bangui et en province, dans un pays en totale décomposition, comptant 4,6 millions d'habitants sur un territoire grand comme la France, au cœur du continent.