La journée du 5 décembre a été l'occasion pour les habitants de la ville de Hadjadj de rendre un hommage appuyé à l'un de ses enfants. En effet, en cette funeste journée du 5 décembre 1957, durant la guerre de libération du pays, un jeune homme d'à peine 23 ans, portant le numéro d'écrou 7097, monte sur l'échafaud installé dans la cour de la prison d'Oran. Le jeune moudjahid Boubekeur Bouhassoune est alors guillotiné. Né dans la bourgade de Bosquet, le 21 juillet 1924, il se frottera très jeune au mouvement nationaliste et sera naturellement intégré au PPA local. Si bien que dès le déclenchement de la lutte de libération, au même titre que des dizaines de jeunes de la région du Dahra, il rejoindra les rangs des combattants. C'est lui qui se portera volontaire pour éliminer le maire de Bosquet, le sanguinaire Edmé de Jeanson, dont la ferme a été la cible de l'attaque du 1er Novembre 54. Connu pour ses nombreuses exactions et autres tueries commises sur les militants et les simples citoyens de la région, de Jeanson était la cible parfaite pour le jeune et bouillonnant militant qui se portera volontaire pour le tuer. Le jour fatidique est fixé au 28 juin 1957. Ce jour-là, le redoutable colonel de réserve se trouve au siège de la coopérative viticole, en plein centre de Mostaganem. C'est sur la place du Barail, juste en face du siège de l'Espérance Sportive de Mostaganem, que le militant s'approche de sa cible qu'il ajuste de son révolver. Mais au moment fatidique, l'arme se bloque à la grande stupéfaction des nombreux colons qui se trouvent sur la place. Bouhassoune tente de s'échapper, mais c'était sans compter sur le zèle d'un auxiliaire de police musulman qui le poursuit et parvient à le neutraliser. La foule crie alors vengeance, mais le prisonnier est vite renvoyé devant le tribunal qui le condamne à la peine capitale. Moins de 6 mois plus tard, il sera exécuté. Le jour de son arrestation, sous les auspices du colonel de Jeanson, les nommés Abdelkader Benghazi dit «Kouider», Belghachem Abdelkader, Bouhassoune Djelloul, Belouikrif Afif, Boukhrissa Abdelkader et Belghit Mohamed sont enlevés par les sbires du maire de Bosquet. Ils disparaîtront à jamais, puisqu'à ce jour, nul ne sait où ont été ensevelis leurs corps. C'est en hommage à ces martyrs et à celui qui fut le premier condamné à mort de la région à être guillotiné, que les élus de la commune de Hadjadj ont rendu un hommage. La cérémonie a été rehaussée par la présence des derniers combattants encore en vie, à l'instar de Mohamed Belhamiti dit Bendehiba et d'Abdelkader Kouini.