Histoire n Ce film documentaire projeté hier à la salle Dounyazad de la ville de Relizane, rend une autre image des atrocités perpétrées par le colonialisme français. Ce film de 30 minutes, réalisé par Mustapha Abderrahmane, met en exergue les moyens «terribles» utilisés par l'armée française en Algérie en complicité avec les colons propriétaires de fermes lors de la guerre de Libération nationale. Des détenus algériens ont été laissés longtemps à l'intérieur de cuves en ciment vides, utilisés pour le stockage du vin, avant qu'ils ne rendent l'âme par asphyxie du fait de l'inhalation de gaz toxiques émanant de la vinification. Ces crimes ont été perpétrés, selon le commentaire présenté dans ce film réalisé en 1996 et documenté par des archives entre 1957 et 1962, dans les fermes de productions viticoles réparties à travers le pays, notamment à Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Mostaganem, Blida et Béjaïa. Le metteur en scène a mis l'accent, lors de la phase de tournage, sur une ferme appartenant à un colon français Edmé de Jeanson, connu à l'époque pour sa répression et son racisme envers les populations autochtones de la commune de Hadjadj (ex-Bosquet) relevant actuellement de la wilaya de Mostaganem. Le travail présenté expose aussi des témoignages vivants sur les actes criminels perpétrés contre les Algériens, soit par des moyens de cautérisation ou les tortures par l'électricité. Dans ce contexte, Mme Halima Hamrid a relaté dans ce film, présenté à l'initiative de la direction de la culture à l'occasion de la commémoration de la Journée nationale du chahid, des détails sur la période de sa mise dans une des cuves de vin de la ferme précitée pour une période de 25 jours avec ses enfants l'un âgé à peine de six mois et l'autre de cinq ans à l'époque. Le réalisateur Mustapha Abderrahmane a avoué dans un entretien à l'APS qu'il ne possède aucune statistique exacte sur le nombre des chouhada exécutés dans ces «cuves de la mort», avant d'affirmer qu'«ils seraient des centaines (de chouhada) à avoir connu la torture dans ces cuves». Après avoir indiqué que les dernières retouches sont portées à un autre documentaire sur le même sujet, Mustapha Abderrahmane prévoit la sortie de ce nouveau film en juin ou juillet prochains. Ce film, en phase de montage, comporte aussi des informations et des témoignages vivants sur les victimes d'autres tortures encore inconnues de l'opinion publique. L'écrivain du commentaire du film, qui est également chercheur en histoire et ex-journaliste, Amar Belkhodja, a mis l'accent sur la nécessité de relater, aux jeunes générations les événements vécus par le peuple algérien. Pour rappel, la séance de projection du film a été marquée par la présence d'élèves du cycle moyen et des étudiants du Conservatoire de musique de Relizane.