Le monde du sport en Algérie, qui mérite un véritable bonnet d'âne au cours de ces JO, a besoin d'une grande lessive. Un monde où le faux et l'« usage » du faux sont devenus des règles qui se sont substituées aux critères de compétence. La débâcle algérienne aux jeux Olympiques d'Athènes n'est, à y voir de près, que la goutte qui fait déborder le vase. Cela fait des années que l'on recycle la médiocrité. Que l'on prenne les mêmes et que l'on recommence. Qu'on oublie les erreurs du passé et qu'on reparte de plus belle toujours avec les mêmes personnes, celles à l'origine de toutes les faillites. Ces personnes, qui ressemblent à des « intouchables », sont partout : dans les couloirs des ministères, les coulisses des stades, les bureaux des fédérations, les salons des hôtels et, surtout, les avions vers toutes les destinations. Elles écument le monde du sport sans le souci de rendre des comptes. Au fait, qui demande des comptes ? Qui a cette puissance pour pouvoir le faire ? Et de quelle manière ? Pour les jeux d'Athènes, l'Etat algérien a dépensé des milliards de centimes. L'argent est parti dans tous les sens sans que le pays bénéficie de quoi que ce soit. Un argent perdu. Définitivement. Les athlètes algériens, tous et sans exception, sont passés à côté de leur sujet. Ils ont raté, encore une fois, l'occasion d'entrer dans la cour des grands. Ils ont été décevants. Auront-ils cette modestie de reconnaître leur échec, un échec qui frôle la honte ? Les dirigeants, et les « célèbres » accompagnateurs, auront-ils, eux, cette décence de dire qu'ils n'ont pas été d'un grand secours pour les athlètes et que, pour un grand nombre d'entre eux, le déplacement à Athènes faisait partie d'un « petit » plan touristique ? Et Dieu sait combien le monde algérien des sports regorge de « touristes » ! Les Algériens attendent ce que leur diront les têtes bien remplies du Comité olympique algérien (COA) parce qu'il faut bien que des explications soient données. Ce que leur diront également les « chefs » des fédérations, à commencer par ceux de la boxe, de l'athlétisme, de la natation et du judo. La nature des hommes a fait que la défaite est toujours orpheline, mais cette fois-ci, parce que la déroute est immense, les responsabilités doivent être situées. A tous les niveaux. L'argument que certains vont avancer sur le prétendu haut niveau de la compétition à Athènes prétexte tant de fois mis en avant par le passé ne tient pas la route. La chose simple à dire est qu'il n'existe pas de politique des sports et de performance en Algérie. Que nos athlètes, certains sont de véritables talents méconnus, sont livrés à eux-mêmes. Que ceux qui doivent « penser » le sport et établir des stratégies n'ont pas accès aux postes de commande. Et que, finalement, tout est à revoir. De fond en comble. L'urgence n'est pas la révision des textes. Mais bien de « débarrasser » le monde des sports des incompétents et de la bureaucratie. C'est peut-être la leçon à retenir d'Athènes. En attendant d'autres...