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Le Pr Bouzid, médecin en chef du service oncologie médicale au CPMC à “Liberté” “En dehors de la radiothérapie, il n'y a aucune raison de transférer à l'étranger pour des soins en oncologie”
Le professeur Kamel Bouzid, chef de service oncologie médicale du Centre Pierre-et-Marie-Curie, persiste et signe. Il est impératif de transférer à l'étranger, pour soins en radiothérapie, les personnes souffrant de cancer. Jusqu'à 2014, c'est-à-dire date à laquelle seront opérationnels les centres anticancéreux en voie de réalisation et seront réceptionnés les 52 accélérateurs commandés par le ministre de la Santé, il n'existe pas, de son avis, d'autres solutions à mettre en œuvre dans l'immédiat pour réduire la pression sur les services de radiothérapie. Notre interlocuteur parle en termes d'urgence car il n'est pas possible de laisser les patients subir l'évolution de la maladie, et peut-être en trépasser, sans leur offrir les soins appropriés et surtout dans les délais recommandés. La demande est si grande sur les services de radiothérapie du CPMC, de l'hôpital militaire de Aïn Naâdja (ouvert pour les civils) et du CHU Blida, que les rendez-vous sont donnés sur des mois. Une attente souvent fatale pour les personnes atteintes de certains types de cancer où des séances de radiothérapie sont prescrites en première indication. Le Pr Bouzid a affirmé que la Tunisie, le Maroc, la Jordanie et Cuba peuvent recevoir nos malades, d'autant que ces pays n'exigent pas de visa pour les ressortissants algériens. “Le seul besoin de soins à l'étranger est ressenti en radiothérapie. Avec le budget consacré aux 200 malades atteints de cancer qu'on transfère annuellement à l'étranger, il est possible de prendre en charge, dans les pays que j'ai cités, 1 500 patient en radiothérapie”, a attesté notre interlocuteur. De ce fait, il reste persuadé qu'il n'y a “aucune raison de procéder au transfert à l'étranger pour soins en oncologie, depuis 1995. Les cancérologues algériens maîtrisent les techniques de traitement et de chirurgie. Le problème de disponibilité des médicaments est en voie de règlement”, a poursuivi le président de la Société algérienne d'oncologie médicale (Saom). Au passage, il s'interroge sur les références sur lesquelles se base la commission nationale de transfert à l'étranger pour soins, afin de statuer sur les cas, relevant de l'oncologie, éligibles à une prise en charge de la Caisse nationale de Sécurité sociale. “La commission ne compte pas parmi ses membres des cancérologues ou des ophtalmologues. Moi, en ma qualité d'oncologue, je suis incapable de dire si un cas de rétinoblastome est transférable à l'étranger ou pas”, a-t-il expliqué. Il a souligné, en outre, la nécessité de donner aux cliniques privées l'opportunité de s'investir dans la prise en charge des personnes atteintes de cancer. “70% des hémodialyses se font dans le privé, grâce aux conventions avec la Cnas. Pourquoi bloque-t-on sur le cancer ?”, s'est-il interrogé. Il a indiqué que les contacts, entrepris par des cliniques privées pour établir des conventions avec la Cnas, n'ont pas abouti jusqu'alors. Pourtant, une délégation de la mission conjointe de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a séjourné à la fin du mois d'octobre en Algérie, pour mener son projet Im Pact, consistant à assister les autorités sanitaires des pays en développement (éligibles à ce projet) à mettre en place un plan cancer national, a recommandé la mise à contribution du secteur privé dans le traitement du cancer, particulièrement en radiothérapie où le manque se fait cruellement sentir. Souhila Hammadi