Le cancer du poumon ou cancer bronchique est la cause la plus fréquente de décès chez l'homme. En Algérie, cette pathologie frappe de manière alarmante, puisqu'on enregistre près de 3500 nouveaux cas annuellement. Dans le monde arabe, près de 80 000 cas sont recensés annuellement. Ce thème a été au centre de débats et de recherches d'un atelier organisé, hier, par l'Association des médecins arabes de lutte contre le cancer (AMAAC) et la Société algérienne d'oncologie médicale (SAOM), à l'hôtel Sheraton d'Alger. Cette rencontre scientifique d'envergure internationale, qui a regroupé près de 600 praticiens spécialistes du monde arabe, a été encadrée par des experts algériens et étrangers. Rencontré en marge de l'évènement, le Dr Adda Bounedjar, président du comité d'organisation, a affirmé que «le tabagisme reste la première cause de cette pathologie mortelle», précisant que «90% des nouveaux cas enregistrés sont des fumeurs». Contacté par nos soins, le Pr Kamel Bouzid, chef du service du centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) et président de la SAOM, a souligné l'arrivée de nouvelles molécules et des thérapies ciblées qui seront d'une grande efficacité pour certains cancers, notamment celui du poumon, mais quand il est décelé à temps. Le Pr Sami Khatib, oncologue jordanien, président de l'Association des cancéreux en Jordanie et secrétaire général de l'AMAAC, a estimé que cette rencontre va mettre en exergue les principaux avancements en matière de traitements du cancer de poumon. Consolidant l'idée de son homologue algérien, il a précisé que de nouvelles molécules prometteuses ont été découvertes et que de nouvelles méthodes de prise en charge sont en cours d'études et de recherche, notamment les rayons curatifs ou chirurgicaux pour le cancer diagnostiqué dans ses premières étapes. Il a ajouté que l'incidence de ce cancer dans le monde arabe est en constante augmentation. Le même spécialiste a révélé, dans le cadre de la prévention, qu'une étude américaine en phase expérimentale est en cours pour la réalisation d'un vaccin préventif. Ce vaccin, qui n'en est qu'à un stade préliminaire, réussira à faire disparaître toute trace de la maladie chez certains patients et arrêter la progression chez d'autres. Le Pr Khatib a conclu que ce rendez-vous incontournable est consacré à mettre en place de nouveaux plans pour une meilleure prise en charge des malades, mais également pour une meilleure sensibilisation. Le Dr Bounedjar a estimé, pour sa part, nécessaire de renforcer le travail de sensibilisation de lutte contre le tabac, en impliquant toutes les parties concernées. Il a rappelé, par ailleurs, que le cancer du poumon est le premier cancer chez l'homme et fait 27 000 décès par an dans le monde. Le plus inquiétant, affirme-t-il, est que la plupart des personnes atteintes arrivent à un stade très avancé, ce qui minimise leurs chances de guérison.