Au fil du temps, les manuscrits ont subi des dégradations dues,notamment, aux mauvaises conditions de conservation et de stockage. Les travaux du colloque international sur le manuscrit algérien dans l'Ouest de l'Afrique se sont déroulés les 3 et 4 décembre, au niveau de l'université africaine «Ahmed Draïa». Ils se sont clôturés sur pas moins de vingt et une recommandations dont voici quelques-unes, à savoir : Inviter les pouvoirs publics à accorder plus d'intérêt aux manuscrits notamment aux chercheurs et spécialistes du domaine ; Considérer le laboratoire du manuscrit algérien de l'Ouest africain comme noyau central pour les relations entre les différents labos nationaux et internationaux ; Création d'une nomenclature du manuscrit algérien ainsi que ses copies expertisées par les spécialistes et les chercheurs ; Réaliser des études bibliographiques sur le M.A. en Afrique en collaboration avec les autres entités internationales ; Elargissement du cercle de compétence à d'autres labos africains ; Œuvrer pour l'organisation d'un congrès international sur le manuscrit en collaboration des centres de recherches nationaux et internationaux ; Ratification de conventions de coopérations entre les différents labos et centres des manuscrits du monde ; Encourager la coordination entre les labos et les détenteurs des Khazinates dans le but de la mise à la disposition du manuscrit aux étudiants et chercheurs ; La nécessité de récupérer les manuscrits algériens exportés à travers le monde ; Organisation de cycles de formation en faveur des étudiants, des enseignants et des chercheurs par les labos et les centres spécialisés dans la préservation, la conservation et la réhabilitation du manuscrit… On rappellera que cette manifestation scientifique et culturelle a été organisée par le laboratoire du manuscrit algérien pour l'Ouest de l'Afrique sous le slogan «Réalité et Perspectives». Ainsi, pas moins de 32 interventions sont programmées aux travaux de ce regroupement d'intellectuels où plusieurs thèmes sont en relation avec l'évolution et l'intérêt dans le domaine du savoir et de la recherche de livre ancestral et précieux. On en citera quelques-uns à titre d'exemple : L'importance de l'enquête scientifique du patrimoine du manuscrit dans l'Ouest Africain (Maroc); Le rôle de la numérisation dans la protection et la réhabilitation du Manuscrit Algérien (Oran) ; Des Manuscrits Algériens dans la Khazinat (bibliothèque ancienne) publique de Rabat (Ouargla) ; Les manuscrits algériens dans la bibliothèque nationale de Tunis : Spécimen des manuscrits célèbres et prisés de Med ben Abdelkader Touati ; Des manuscrits algériens dans l'Azawad du Nord du Mali (Adrar) ; Les Traces scientifiques par des études du Cheikh El Imam El Maghili au Nigéria ; Réalités sur les manuscrits du Sud algérien à travers la Khazinat El Kandoussia Ezzianya, «Personnification et Propositions» (Béchar)…. Cependant, on rappellera qu'un centre national du manuscrit a ouvert ses portes à Adrar en 2006. Cette institution est chargée de la protection et de la promotion du manuscrit. Elle dispose d'équipements spécifiques destinés à la conservation préventive et curative, à la restauration, la reliure… plus un service d'inventaire et de catalogage, etc. Selon Mme Saliha Lâadjali, directrice de ce CNM, la wilaya d'Adrar compte actuellement 6 899 manuscrits dans les domaines des lettres, l'histoire, géographie, philosophie, médecine, astronomie … Et qu'ils sont 68 à traiter des thèmes scientifiques. Toutefois, ce nombre de manuscrits cité est loin de refléter la réalité selon des propriétaires des Khazinates si l'on doit tenir compte que celui-ci a connu, au cours du temps, d'importantes déperditions. Certes, car au fil du temps, le manuscrit a subi des dégradations dues soit aux mauvaises conditions de sa conservation et de stockage ou soit au facteur climatique. L'exemple frappant est celui des inondations et des intempéries qui ont affecté, en 2008, les ksour de la wilaya d'Adrar. Une catastrophe naturelle qui a ravagé plusieurs Khazinates et endommagé des centaines de volumes. D'autre part, nous confia un propriétaire de Khazinat, que des manuscrits ont fait l'objet d'emprunt de la part d'hommes d'Etat, de personnalités politiques, etc., sous le prétexte de travaux de recherches mais qu'ils ne les ont jamais restitués. Une raison majeure qui est à l'origine de la rupture de confiance entre ces détenteurs de manuscrits et les institutions de l'Etat.