Sauvegarde n La Bibliothèque nationale met son savoir-faire au service des khazinate des zaouias. La préservation des manuscrits se trouvant dans les khazinate (bibliothèques) des zaouias constitue l'«un des soucis» de la Bibliothèque nationale (BN), qui vient d'initier une première opération dans ce sens avec les zaouias Errahmania de Tolga (Biskra) et Benlekbir d'Adrar. «La Bibliothèque nationale met son savoir-faire au service des khazinate des zaouias, dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine», a indiqué Amine Zaoui, directeur général de la BN. Et d?ajouter : «Pour nous, l'essentiel c'est la sauvegarde du manuscrit, qu'il soit conservé chez son propriétaire ou chez nous.» Après avoir mis en exergue l'importance des manuscrits, «une partie de notre mémoire», M. Zaoui a confié que, dans le cadre d'un protocole d'accord signé avec la zaouia Errahmania de Tolga, la BN a assuré la formation des personnes ayant en charge les khazinate et procédé à la restauration des manuscrits dégradés. Cette formation, précédée d'une expertise du fonds de la zaouia faite sur place par un cadre de l'institution, a porté sur la conservation préventive, la restauration, le catalogage et le classement des manuscrits. «On a procédé à la même opération avec la zaouia Benlekbir d'Adrar», a affirmé le responsable de la BN, pour qui «tout manuscrit est une pièce unique qu'il faut conserver précieusement». «Par ailleurs, il faut que la Bibliothèque nationale arrive à récupérer tous les manuscrits que les gens se proposent de vendre», a souligné M. Zaoui, ajoutant que «dans la même vision et avec l'ouverture des annexes de la BN, il a été programmé la création de quatre laboratoires régionaux de restauration.» «Les annexes seront des points essentiels pour récupérer le maximum de manuscrits», a également expliqué M. Zaoui, mettant en relief le rôle de ces annexes dans l'établissement du guide national des manuscrits, un document permettant de localiser et de répertorier ces ouvrages très anciens. Ce guide national, a-t-il dit, «permettra non seulement de faire le suivi de la restauration des manuscrits, mais facilitera également le travail des chercheurs». La Bibliothèque nationale est riche de 3 934 volumes, dont le plus ancien, une partie d'un exemplaire du Coran datant du IIIe siècle de l'hégire (IXe siècle du calendrier grégorien), écrit sur un parchemin et en caractères coufiques. Les plus récents sont les correspondances de l'Emir Abdelkader. Ces manuscrits, écrits dans une panoplie de langues (l?arabe, le turc, le perse, tamazight, le français...), couvrent toutes les disciplines allant des sciences religieuses à l'astronomie en passant par l'histoire, la géographie, les mathématiques, la médecine et la littérature.