Le Centre national des manuscrits (CNM) a organisé, ce lundi, une journée d'étude consacrée au manuscrit scientifique sous le slogan «Manuscrits scientifiques entre perspective et réalité». «Cette initiative s'inscrit dans le cadre des missions ordinaires de cette entité de conservation et de préservation de ce livre ancien qui est le vecteur des mémoires et des connaissances ancestrales», dira Mme Saléha Ladjali, archéologue de formation et directrice du CNM (depuis mars dernier). Le choix porté sur le manuscrit scientifique n'est pas fortuit selon l'organisatrice. En effet, pour elle, ce document est d'une valeur inestimable pour le domaine de la recherche et aussi pour les générations futures. Il constitue un important gisement de connaissances. Les manuscrits tirent leur importance en fonction des sujets et de leurs contenus comme les illustrations, les cartes, les graphes, dessins, anatomies, etc. Aussi la rareté de leur contenu et les thèmes de la science qu'ils traitent (médecine, astronomie, mathématiques, botaniques…ou aussi lorsqu'ils développent des thèses révolutionnaires. Aussi selon les auteurs et les siècles, etc. Sa décoration et sa dorure pourraient aussi être un facteur d'intérêt, nous fera savoir la directrice. Cependant, ont pris part positivement à cet évènement intellectuel plusieurs propriétaires de khazinates du pays (bibliothèques anciennes) et des zaouïas détentrices de ce considérable trésor du Savoir et de la Connaissance à l'exemple de la renommée zaouïa de Sidi Ali Moussa et celle de Sidi Cheikh El Bachir de Tizi Ouzou. La Zaouïa de Sid Cheikh Chorfi de Ksar Sbihi (Oum El Bouaghi) avec 500 volumes ; les khazinates de Miliani et celle de Beloualid d'Adrar ; Mektabet El Koutb de Cheikh Atfich Hadj Mohamed de Ghardaïa ; Mektabet Béjaïa représentée par le connu bibliothéconomique Mechahed Djamel Eddine de Bejaïa... En marge des travaux, Mme Ladjali affirme que son institution a recensé, à ce jour, à travers les 56 khazinates que compte la wilaya d'Adrar, pas moins de 6 899 manuscrits dont 68 scientifiques. Et qu'une centaine de ces derniers ont pu être scannés et conservés par le CNM. Ces documents seront mis à la disposition des chercheurs et des unités de recherches. Dans ce sens, elle dira aussi : «Nous avons pu concrétiser cette opération grâce aux liens de confiance qui se sont tissés entre le CNM et les propriétaires des khazinates…Celles qui avaient tourné le dos il y a quelques années…Je profite de cette opportunité pour saluer l'effort et la contribution des khazinates d'Aoulef, Timimoun et d'Adrar». Ce CNM a ouvert se portes en 2006, son site est juxtaposé à l'université africaine. Sa structure renferme un labo de conservation préventive et curative, un labo de restauration et reliure, des services d'inventaires et de catalogage, d'animation, d'études et de recherches…En plus des actions de conservation et de préservation, de localisation, de cartographie, d'inventaire, le CNM se charge également de la vulgarisation et de la promotion de ce manuscrit dans le domaine touristique. Par ailleurs, ce centre travail est en étroite collaboration avec la BN (Alger- Hamma) et les experts des archives du département de la Gironde (France). Le CNM compte publier, en janvier prochain, son premier bulletin de recensement général du manuscrit au niveau de la wilaya d'Adrar. Cet ouvrage comportera les statistiques réelles, la localisation des khazinates, l'état de conservation, le pourcentage des thèmes…