La localité de Assif Assemad (Oued El Bared), dans la commune de M'Chedallah, à 40 km à l'est de Bouira, est dépourvue de commodités vitales de la vie, tels que le gaz naturel, l'eau potable et une stabilité dans leur alimentation en électricité. Ce sont du moins des revendications présentées récemment par les villageois de Assif Assemad, en procédant à la fermeture des sièges de L'APC et de la daïra de M'Chedallah pour exprimer leur ras-le-bol quant à ces manques vitaux. «Notre village, qui abrite 3.500 habitants, et Ath Yakhlef, juste à proximité, sont les seules localités, à l'échelle de la commune de M'chedellah, à ne pas avoir été raccordées au réseau du gaz naturel. Et comme nous n'avons pas de réseau filaire, nous vivons aussi dans l'anonymat total. C'est de l'exclusion !», crient des villageois rencontrés sur place. «Pourtant le terrain est plat pour le passage sans problème du réseau du gaz. Pourquoi nous prive-t-on de ce droit alors que cette commodité a atteint des zones montagneuses beaucoup plus difficile d'accès ?», se demandent encore nos interlocuteurs. Le recours aux bonbonnes de gaz butane reste la seule solution pour ces villageois, qui déplorent encore la rareté même de ce produit en hiver. Le réseau électrique est également défectueux. Les chutes de tension sont récurrentes. Certaines habitations ne sont même pas branchées à l'électricité à cause des frais excessifs qui leur sont exigés. «On nous invite à payer 24 millions de centimes pour l'installation d'un poteau électrique; c'est très cher pour nous !» clame un habitant. Côté infrastructures de loisirs, le village d'Assif Assemad est dépourvu de tout ; ni aire de jeu, ni maison de jeunes. Un vide total. Des travaux lancés pour aménager un stade au profit du village ont fini par être abandonnés, laissant en place un site boueux et sans aucun accès. «Cette situation contraint de plus en plus de jeunes à verser dans la délinquance, car ils n'ont nulle part d'autre où aller. Ce village est abandonné», avoue un propriétaire d'une cafétéria sise au centre du village. Au quartier Iroufa, l'eau potable reste au stade des rêves. «Cela fait 10 ans que les foyers du village Oued El Bared n'ont pas d'eau potable dans les robinets. On nous alimente par citernes quotidiennement. L'ancienne conduite d'eau potable a été supprimée à cause du passage du réseau de l'assainissement. Une nouvelle conduite a été réalisée et est reliée à un château d'eau, situé au lieudit Berghout. Cette conduite n'est cependant pas opérationnelle à cause d'un différend opposant l'APC à certains habitants d'un autre quartier», nous ont dit des résidants. Selon eux, «la quantité d'eau quotidienne pour chaque foyer est de l'ordre de 500 litres. C'est trop peu, alors que les besoins sont consistants». Dans le passé, d'autres actions de rue avaient été menées par les habitants de Oued El Bared, un patelin déshérité, mais à ce jour sans résultat. Les nombreuses pétitions adressées aux responsables locaux sont restées sans suite. «Les promesses des pouvoirs publics sont toujours restées lettre morte, et c'est la sourde oreille à chaque fois chez les autorités. En 2011, une délégation avait été dépêchée par l'ex-wali qui établit son constat, mais deux années plus tard, rien de concret sur le terrain», nous diront des habitants gagnés par une profonde amertume.