La réunion tenue à la fin de la semaine dernière entre le ministre de l'Education nationale et les représentants du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN) n'a pas abouti à une solution concrète en vue de répondre aux préoccupations exprimées par cette catégorie de travailleurs, a révélé hier le président de ce syndicat, M. Behari. D'après ce syndicaliste, même si le ministre, M. Baba Ahmed, s'est montré attentif aux revendications exprimées, l'aboutissement des points soulevés nécessite une décision en haut lieu. La plupart des revendications sont liées à la révision du statut particulier des travailleurs du secteur. Le ministre a demandé un peu plus de temps pour introduire une demande de révision de ce texte entré en vigueur récemment. Le syndicat s'interroge sur la finalité du maintien des travailleurs dans la précarité sous prétexte que la procédure d'amendement des textes régissant la corporation ne peut pas être activée, «alors qu'une décision exceptionnelle, une dérogation pourrait être accordée à cette catégorie d'ouvriers qui vivent dans le dénuement absolu avec des salaires ne dépassant pas en moyenne 13 000 DA». Le SNCCOPEN n'écarte pas la possibilité d'investir la rue pour faire entendre les revendications des travailleurs concernés. «Dans le cas où nous n'aurons pas de réponse convaincante, nous allons investir la rue et ce, sans préavis», menace Ali Behari, président du bureau national du SNCCOPEN. Pour rappel, le SNCCOPEN a lancé un appel aux autres syndicats des corps communs pour unifier leurs efforts et avoir une position ferme qui leur permettra d'arriver à la concrétisation de leurs revendications. Parmi celles-ci, l'intégration sans condition de tous les techniciens de laboratoire dans des postes permanents, dans les grades qui conviennent aux diplômes dont ils sont titulaires. «La réponse de la tutelle a été positive concernant cette revendication. Tous les laborantins classés dans la catégorie 5 seront intégrés dans la catégorie 7. Nous exigeons la promotion effective de ces personnels», précise le syndicat dans un communiqué rendu public. Concernant les personnels de l'administration, le syndicat exige la révision des modalités de recrutement et de transfert vers les postes administratifs. Ainsi, selon M. Behari, près de 13 000 postes administratifs ont été détournés au profit des personnels pédagogiques. «Les postes vacants dans le secteur de l'éducation ne sont en réalité que le résultat de la mauvaise gestion des postes budgétaires», explique le syndicaliste. Le syndicat a déjà dénoncé le fait que «35% des postes supérieurs, à l'instar des secrétaires généraux des directions de l'éducation, demeurent vacants à cause de cette mauvaise gestion. Il y a des fonctionnaires dont des enseignants, des directeurs d'établissement qui sont détachés au niveau des académies pour occuper des emplois administratifs sans quitter réellement leur poste», explique le SNCCOPEN, précisant que le ministère des Finances débloque des salaires pour deux postes budgétaires. Tandis que le ministère de l'Education gèle le deuxième salaire et le fonctionnaire concerné continue à toucher le salaire du poste pédagogique (prime de rendement, de documentation…) tout en occupant un poste administratif. Le syndicat, qui attend que les engagements de la tutelle soient concrétisés, maintient son mot d'ordre pour une journée de grève et un sit-in à Alger, le jour de la tenue de la tripartite annoncée par l'UGTA pour ce mois de décembre.