Blida a vécu durant la dernière semaine de mai au rythme de la musique andalouse style haouzi au niveau de la salle du parc de loisirs familial. Précédées par les Journées du chaâbi au niveau du jardin Patrice Lumumba avec notamment les passages de MM. Kassoum, Doumaz, Aliouet et Meskoud, les journées du haouzi ont accroché aux sièges les connaisseurs et habitués du genre, comme elles ont permis à d'autres de découvrir un style qui avait inscrit ses lettres de noblesse en ces lieux mêmes durant le milieu des années 1990. A El Hadj Mohamed Tahar El Fergani qui avait clos en apothéose la première journée, a succédé à Chafik Hadjadj de Sidi Bel Abbès qui reviendra sur scène à la demande du public jusque tard dans la soirée de clôture. Des journées pleines où les familles ont redécouvert le plaisir de sortir en groupes et se rencontrer dans l'ambiance musicale. De jeunes associations ont eu le privilège de côtoyer les anciennes. Ainsi, celle de H'sine avec comme chef d'orchestre le professeur Longo Nouredine, El Moutribia dont le vice-président, M. Damerdji, trouve qu'il n'y a pas assez de programmation pour les associations. Le président d'El Bachtarzia de Koléa, par contre, s'inquiète de « l'effort à accomplir pour la protection du patrimoine à travers la future fédération regroupant les associations » et de là multiplier les sorties artistiques. Il sera appris que le maximum de programmation ne dépasse pas la dizaine, alors qu'elle-même avait organisé quatre manifestations dont la dernière à la mémoire du regretté Bellouti, avait duré 5 jours, grâce à l'aide de la wilaya de Tipaza et de la commune de Koléa. Par contre, M. Hamdi, président de l'association Gharnata de Tlemcen, regrette l'absence « pour la première fois » du Festival de la musique andalouse de Tlemcen. « C'était au tour du ministère de la Jeunesse et des Sports de l'organiser, parce que c'est en alternance avec l'APC, mais la 27e édition n'aura pas lieu cette année. » M. Hamdi se montrait quelque peu peiné, mais s'enthousiasmera à l'évocation du quotidien de l'association. Son constat est négatif avec « le désintéressement à la culture, l'absence de subvention, quand il est nécessaire de fonctionner avec un minimum de 50 millions de centimes. » Un costume vaut dans les 15000 DA et un jeu de cordes pour le luth atteint 1500 DA. Ce qui explique le statut d'amateur des troupes qui ne peuvent survivre que par la grâce de l'Etat ou par le mécénat qui exige un sens du managérat. Aucune association ne disposait d'un dépliant présentant ses membres et laissant ses coordonnées. Autre phénomène de l'amateurisme de cet art, l'absence de communication et d'échanges entre les différentes associations. Ainsi, la seconde vice-présidente d'El Moutribia, Mme Brahim Dalila, révèlera que l'association n'était pas au courant de la tenue de l'assemblée constituante de la fédération des associations à Tipaza au début d'avril dernier, qu'elle n'avait appris la nouvelle que par la suite par des associations venues d'Oran. Les familles blidéennes étaient cependant contentes et heureuses de renouer avec leur genre musical préféré. Omar Gribi, poète qui a tant donné au chaâbi, était remarqué dans la salle où s'était produit également Ismaïl Hakem qui ne cache jamais son plaisir d'être à Blida, ville de son idole de jeunesse Dahmane Benachour. Les prochaines journées porteront, sans doute, le nom de ce dernier. On pense déjà aux journées de la musique andalouse pour enfants, organisées du 8 au 12 juin au centre Khedioui de la cité Bounaâma de Blida.