Récital n La musique andalouse a vécu un moment des plus agréables dans un cadre enchanteur, le jardin d'enfants Baya, sis à Sidi Yacoub, au centre de la ville de Blida. Un petit défilé de femmes portant le haïk m'rema et la voilette, des airs connus comme Ala wlidi hdjab Allah, Dhrif mouzaabel, Ma lahbibi malou. Des femmes et des jeunes filles étaient présentes dans ce jardin aux arbres centenaires avec le retour de la toujours jeune Seloua, et dont le mini récital medh et les insirafat ont emballé tout le monde, dès les premières notes jouées par un orchestre de Blida. Il sera retenu de ces premières soirées que l'autorité communale n'a point réussi à rouvrir les portes du jardin Patrice-Lumumba, lieu où devaient se tenir les soirées musicales du ramadan. Aucune explication n'a été donnée et, finalement, l'ambiance au jardin d'enfants Baya-Mahieddine se trouve plus appropriée. Seloua dit être contente de se retrouver dans sa ville natale : «Tous mes souvenirs d'enfance sont à Blida j'y ai vécu jusqu'à l'âge de 14 ans. Je connais les rues et les quartiers porte par porte et je garde toujours un bon souvenir de mes anciens maîtres tels Abdelbaki, Zamoucha Tayeb, Cheikh Kouider à la cité Douirette ou le cheikh Abdelkader El Bouleïdi. «Elle sera consternée à l'évocation de l'état des cimetières de la ville. «Il est malheureux de constater les broussailles qui envahissent nos cimetières au point de ne plus reconnaître les tombes des membres de nos familles. La tombe de ma grand-mère Zohra, enterrée au cimetière de Sidi Abdelkader, n'a pu être retrouvée.» Elle lancera à l'adresse des responsables : «En Turquie, les cimetières ressemblent à des musées ! Organisons des actions de volontariat et accordons un peu plus de respect à nos morts.» Sur ses passages en scène durant ce ramadan, elle révèle qu'elle s'est déjà produite vendredi dernier à l'hôtel de Beni Messous, qu'elle est passée en direct à la radio et qu'elle est programmée pour la soirée du 18 septembre prochain à la salle Ibn Zeydoun avant d'animer la soirée de Leïlat El Qadr à la salle Alexandra de Blida. Evoquant le développement de la musique andalouse, Seloua fera une grimace avant de relever que les associations musicales font du bon travail et que le sauvetage proviendra de cette formation à la base. «Il faudrait que les autorités s'occupent quelque peu des chanteuses et chanteurs qui ont fait la gloire de ce pays à une certaine époque et qui appartiennent à l'Histoire. Il est aberrant que nous ramenions des artistes du Liban et d'ailleurs et oublions la programmation de nos artistes», lâchera avec amertume Seloua. Elle a été indignée en constatant qu'elle n'était pas portée ni sur les tablettes du Festival panafricain ni sur celles de Djemila. Pour ne point terminer sur une note triste, Seloua évoque la cuisine blidéenne. «J'aime la manière dont les femmes de Blida préparent les gâteaux et puis, tous ces plats qui font la spécificité de la région comme batata fliou, qataâ oua r'mi, chtitha selq.» On en avait l'eau à la bouche même après le f'tour.