L'historique cimetière de Sidi Hallou à Blida ne cesse de subir des profanations de tombes pour ne pas dire des destructions systématiques des montants érigés parfois avec art. Chaque semaine des familles déplorent l'atteinte à ce qui a été bâti avec amour pour le repos de leurs disparus. On dit qu'un malade mental erre dans les lieux à la tombée de la nuit. Est-il possible que toute une société, avec l'enchevêtrement de ses systèmes de sécurité, subisse les égarements d'un homme, ayant perdu ses esprits par-dessus le marché ? Ce cimetière plus que centenaire, avec des arbres aux essences rares et témoignant de la longévité des lieux, est la proie durant la journée des troupeaux de brebis et moutons, dont les propriétaires trouvent dans les fleurs et plantes embaumant les tombes un pâturage facile d'accès. « Le respect de la mémoire des citoyennes et citoyens disparus doit être l'effort de tous », dira un père de famille éploré par la destruction de la tombe de sa jeune fille. Que dire également du marché informel à ciel ouvert le long du mur de clôture chaque vendredi et qui ôte à l'endroit cet esprit de recueillement et de « retrouvailles » avec celles et ceux qui ont été présents à des périodes diverses ? La longue rue se trouve juste avant l'appel à la prière dans un état de saleté avec toutes sortes de détritus et un nombre incalculable d'emballages jonchant le sol à tel point qu'il est interdit de penser que ces gens-là sont des musulmans pratiquants. Ces « commerçants » qui ne paient aucun droit à la commune pourraient s'organiser pour nettoyer les lieux. A défaut, il faudrait leur imposer un garde champêtre chargé d'appliquer la sacro-sainte loi de l'hygiène.