Une commission interministérielle, composée de cadres de du ministère l'Intérieur et ceux de l'Enseignement supérieur, est attendue ce dimanche à Tiaret pour tirer au clair cette affaire qui mine les relations wali/responsables de l'université Abderahmane Ibn Khaldoun, à propos de la réalisation d'un projet de 100 logements socio participatifs sur un terrain adjacent au rectorat. Décision d'implant prise par le wali sur ce site abandonné et devenu « une proie aux immondices et à la ronce » que conteste le recteur, par ailleurs soutenu par quarante autres de ses pairs entre membres du conseil scientifique et du syndicat. Dans le communiqué transmis hier matin par la wilaya, il est précisé que c'est sur « proposition du wali que cette mission avait été instruite par les autorités centrales pour situer les responsabilités » sur ce que le premier responsable de l'exécutif, M. Brahim Mered qualifie de « dépassements et d'entraves par les responsables de l'université pour tenter l'arrêt des travaux ». Travaux déjà entamés dans un terrain considéré par les responsables comme « propriété de l'Etat qui n'est pas inclus dans l'assiette. » Certains élus questionnés hier sur le sujet ont été catégoriques : « le sujet fut évoqué lors de la première cession de l'APW en présence de responsables de l'université et où, à l'aide d'une démonstration, l'on avait montré les espaces libres non utilisés dont ceux situés à côté de l'université ». Meubler le boulevard L'un de ses élus, au fait des questions relatives au foncier, nous a fait savoir que « le projet en question est destiné non seulement à meubler le boulevard mais aussi à permettre, et pourquoi pas, à beaucoup d'universitaires d'y loger en y introduisant une demande préalable ». Non sans ajouter que « c'est bel et bien le wali qui gère le patrimoine et c'est surtout à lui de décider des affectations. » Propos qui indiquent clairement que les élus ne veulent pas garder le silence, comme souligné dans la lettre de démission du conseil scientifique. Hier, sur place, nous avons pu constater en effet que la servitude d'éloignement est respectée, étant donné qu'une deuxième clôture existe sur la longueur du site et où on retrouve, en face, en pleine zone urbaine, les fameuses maisons édifiées en application du plan de Constantine. Ces bâtisses qu'il faudrait aménager pour donner un visage autrement plus avenant à cette cité (Zaaroura) populeuse et qui croît démesurément en engloutissant un foncier urbain devenu contraignant pour l'injection d'équipements à Tiaret, chef-lieu où vivent plus de 300 000 habitants. La crise qui va en s'emplifiant reste toutefois, aux yeux de certains observateurs locaux, le « fruit de manœuvres des lobbys locaux qui cherchent à se repositionner. » Ceci au moment où d'autres n'y voient que « le prolongement de la guéguerre qui avait éclaté durant l'été dernier à propos de l'implantation de la nouvelle cité 500 lits, transformée depuis en 750 lits. »