C'est un vibrant hommage que l'association des anciens joueurs du MOC a tenu à rendre dernièrement à un homme de principes et un éducateur qui a énormément donné au MOC, en menant un grand travail de formation au sein des jeunes catégories du club. Il s'agit de feu Mohamed-Salah Boulfelfel qui a vu le jour le 18 décembre 1945 dans le quartier populaire de Rahbet Essouf. Un lieu mythique de la vieille ville de Constantine qui, avec les autres quartiers de Sidi Djeliss et Rabaine Cherif, qui lui sont limitrophes, ont donné de grands joueurs à la ville du Vieux Rocher dans les années 1940 et 1950, à l'instar des frères Bensegueni et des frères Benbakir, ainsi que les anciens joueurs Benrachi, Benkenida, Missoum, Bourtal, Maâmar, Sofiane et Mokhtar Abdennouri, pour ne citer que ceux-là. Entamant une carrière de footballeur dans les rangs de l'équipe cadette du MOC en 1962, juste après l'Indépendance, il restera fidèle à ce club durant toute sa carrière où il s'est illustré comme joueur gaucher pétri de qualités techniques et physiques. Ce qui le mènera, selon les témoignages de ses anciens coéquipiers, en tant que capitaine d'équipe de la première sélection nationale junior post-indépendance (1963-1964) aux côtés d'autres enfants de la ville comme Blam Abdesslam et Tebibel. Dans les rangs du MOC et sous la direction de ses entraîneurs Mohamed-Tahar Rouag puis Rabie Zekri, Mohamed-Salah Boulfelfel connaîtra le bonheur de côtoyer deux générations de footballeurs, ceux de l'après-indépendance et ceux des années 1970. Ses meilleurs souvenirs resteront l'accession du MOC en Nationale et la finale de coupe d'Algérie de la saison 1963-1964, perdue par 2 buts à 1 contre l'ESS le 17 avril 1964 au stade Al Anasser d'Alger (actuel 20 Août). Il optera pour une carrière d'entraîneur où il avait été major de sa promotion. Il jouera sa dernière rencontre avec le MOC en vétérans le 8 mai 1987 lors d'un tournoi à Guelma à l'occasion de la célébration des évènements du 8 mai 1945. Il sera emporté par la maladie quelques semaines plus tard, le 21 juin 1987 au CHU Mustapha Pacha d'Alger. «Durant toute sa carrière de joueur puis d'entraîneur, il avait été un homme très respecté pour son parcours exemplaire mais surtout pour ses qualités sportives et humaines auprès des jeunes joueurs qu'il a formés au MBC, à l'AJC ou au MOC, où il s'était distingué par son sérieux, sa compétence et son sens de la communication, comme il avait énormément contribué dans différentes structures sportives, notamment en tant que formateur de futurs cadres pour la FAF», témoignent ses anciens coéquipiers au MOC. Tous ses anciens joueurs gardent de lui de bons souvenirs. «Plus qu'un entraîneur, il était un vrai éducateur avec tous les sacrifices qu'il a consentis pour nous, sans aucune distinction ; il était pour nous un père ; pour l'anecdote, nous étions petits mais je me rappelle qu'après les entraînements, faute de transport, il nous ramenait tous dans sa Passat blanche jusqu'à nos domiciles ; on était parfois onze dedans», se rappelle un de ses anciens joueurs. Un bel exemple d'éducateur qu'on trouve rarement de nos jours.