C'est pour dénoncer « l'opacité totale qui entoure la gestion financière et administrative » de la coopérative Ennasr Djenane Essefari, relevant de la commune du Gué de Constantine, que de nombreux attributaires ont pris l'initiative de se constituer en comité de défense des intérêts moraux et matériels des coopérateurs, qui ne sont pas pris en compte, selon eux, par l'actuelle présidente de cette coopérative. Par la constitution de ce comité, ces attributaires veulent, d'une part, dénoncer le comportement « quasi dictatorial » de cette dernière et ses pratiques de gestion en complète contradiction avec la réglementation en vigueur et, d'autre part, attirer l'attention des autorités compétentes sur les manquements graves constatés au niveau de l'exercice du contrôle sur la coopérative conformément aux articles 70 et 89 de l'ordonnance 76/92 du 23 octobre 1976 relative à l'organisation des coopératives immobilières. Ainsi, un vent de contestation qui prend chaque jour de l'ampleur souffle sur cette coopérative en raison de la dégradation des relations entre la présidente et des coopérateurs s'estimant lésés dans leurs droits, et de manière générale mal représentés dans les structures de gestion desquelles ils se sentent écartés. Ces coopérateurs tiennent à préciser, à ce propos, que les « personnes constituant le bureau de la coopérative sont totalement inconnues de l'ensemble des coopérateurs, que la liste des coopérateurs n'a jamais été portée à la connaissance des autres attributaires, que le commissaire aux comptes, s'il existe, n'a jamais été présenté aux coopérateurs et de surcroît jamais aucun bilan ni reddition ni justification des comptes n'ont été présentés aux coopérateurs, encore moins soumis à leur approbation comme le stipule la réglementation ». Par ailleurs, ils indiquent également dans les différents rapports adressés aux pouvoirs publics (wilaya d'Alger, APC...) que « de pseudo assemblées générales, ni réglementairement convoquées ni ayant présenté un quelconque quorum, sans ordre du jour préalablement affiché et dont jamais le moindre procès-verbal n'a été soumis à la lecture et approbation des coopérateurs, sont organisées en présence de quelques privilégiés et faisant planer sur les autres une permanente menace d'exclusion ». Ces AG qui sont couvertes par un huissier n'ont qu'un seul but, celui de faire avaliser des décisions unilatérales en complète illégalité. « Cela paraît incroyable, mais c'est la triste vérité », nous dit un des signataires membre du comité. Transgressant les limites de sa responsabilité qui sont pourtant clarifiées dans les statuts, la présidente s'est octroyée le droit de diriger comme bon lui semble les affaires de la coopérative, oubliant que celle-ci est un patrimoine collectif et non un bien personnel. « La preuve, souligne-t-on encore du côté des coopérateurs, cet autoritarisme mène à l'exclusion de coopérateurs parfaitement en règle vis-à-vis de la coopérative dont le seul tort aura été de demander des comptes sur la gestion de leur coopérative. » Le point le plus sensible sur lequel insistent les contestataires est relatif aux conditions de passation des divers marchés portant sur la réalisation de tous les corps d'Etat, ce qui laisse, selon eux, « apparaître des surcoûts inexpliqués allant, par rapport à la réalité du marché, du simple au triple, et parfois davantage sans que la présidente ni le bureau qui l'entoure acceptent de s'expliquer ». A quelle motivation répondent finalement l'absence de transparence et le refus de faire participer l'ensemble des coopérateurs à la gestion de leur patrimoine commun ? La question est aujourd'hui posée aux autorités compétentes pour plus de clarification.