L'écrivain Djilali Khellas a publié récemment un nouveau livre intitulé Une mer sans mouettes. Un récit où les personnages principaux sont Houda et le narrateur partis passer une journée à la plage en amoureux. Ils assistent alors à un curieux phénomène : des centaines de mouettes viennent s'abattre, mortes sur le sable doré. Dans cette atmosphère désolante digne du royaume de Thanatos, sont ravivés des souvenirs. Un passé qui se confond avec le présent pour l'asphyxier. Le refuge, c'est l'enfance remémorée dans toute son innocence. L'avenir ? C'est ce qui reste d'enfant dans l'homme. « Le seul remède est encore une fois d'écrire » (p. 51), constate le narrateur. Mais « le métier d'écrivain me fait souffrir » (p. 51), et de surcroît, « pour qui écrire maintenant... » (p. 54) Les printemps de la violence se succèdent laissant éclore des terrorismes. Les lendemains de la fête sont courts et la paix n'est que signe prémonitoire d'un autre terrorisme, d'une autre guerre. La vie devient l'ennemi de l'homme. Est-ce que c'est par imprécation que ce dernier est condamné à vivre. Est-il habité par Méphistophélès à tel point qu'il tue l'homme dans l'homme ? Il n'y a ni malédiction ni diable qui font de l'homme un destructeur. Le Léviathan, l'enfer, c'est l'homme. - (1) Djilali Khellas. Une mer sans mouettes. Editions Casbah, Alger 2006. 94 p.