Axée sur les derniers événements de Ghardaïa et la nécessité d'une stabilité sociale et politique au sud du pays, l'intervention de Amar Ghoul devant un parterre des cadres de son parti représentant le sud du pays a été on ne peut plus claire sur les intentions du gouvernement dont Amar Ghoul s'est proclamé porte-parole, réitérant la volonté des décideurs du pays à ne lésiner sur aucun moyen pour maintenir le calme malgré les protestations et émeutes cycliques qui éclatent ça et là, rappelant au gouvernement que les promesses de Sellal datant de mars dernier tardent à donner du concret à une population qui a trop patienté. «Le gagnant sera aussi le perdant dans la bataille de la fitna», ne cessera de réitérer Ghoul prolixe sur la question du rôle des hommes de culte, des cheikhs de Zaouïa dont il a rencontré et accompagné plusieurs jusqu'à la salle omnisports de Rouissat. Des notables qu'il espère impliquer dans l'apaisement de la fronde sociale et communautaire du sud pour, dit-il «inciter nos jeunes à porter en eux l'espoir d'un avenir meilleur dans leur pays qu'ils devront construire eux-mêmes et ne pas céder aux appels appelant à la division du pays». Une fois de plus, l'orateur abondera au sujet de la manipulation du mouvement des chômeurs dont il saluera toutefois la leçon de patriotisme et la défense de l'unité nationale dans un discours mitigé entre le respect des revendications sociales des jeunes auxquels il présente 12 000 postes ouverts durant l'année en cours et une sorte d'animosité envers cette lutte acharnée pour l'emploi qu'il juge sans doute trop violente envers ses collègues du gouvernement. Il en est ainsi de Amar Ghoul qui se présente à chaque fois sous la double casquette du président du parti Rassemblement Espoir de l'Algérie et du ministre qui s'est dit «offusqué de voir que des hommes politiques essaient de semer la zizanie dans cette région du pays où la cohabitation entre ibadites et malékites existes depuis toujours.» En pré-campagne électorale ? Ghoul s'en défend annonçant que l'entrée en campagne de Taj se fera à la hauteur des ambitions de son parti le moment voulu, mais il était bien clair pour le leader du parti que l'actualité politique en cette fin d'année 2013 où le mouvement des chômeurs de Ouargla a brillé par sa présence et son impact sur l'opinion publique, les événements de Berriane et de Ghardaïa devaient être apaisés au plus vite. «Ces heurts ne doivent en aucun cas servir de subterfuge pour ceux qui jouent avec les acquis de la nation et en premier lieu la sécurité et la stabilité du pays.» L'essentiel étant pour Amar Ghoul de préparer l'Algérie à une nouvelle année où l'espace public sera ouvert aux perspectives de la présidentielle d'avril 2014, des élections où le candidat de Taj est bien sûr Abdelaziz Bouteflika mais qui ne seront qu'une simple étape dans le nouveau parcours qui attend l'Algérie qui entrera dans le concert des grandes nations. L'opposition, le groupe des 20, M. Ghoul y voit des perturbateurs qui critiquent pour critiquer et détruisent ainsi l'image d'un pays qui se construit mais qui ne valorise pas ses acquis qui, sous d'autres cieux, bénéficieraient d'une médiatisation fabuleuse. Pour M. Ghoul, des projets grandioses sont en cours de lancement à travers le pays et notamment au sud où le gouvernement, dit-il, «a compris le message et s'est engagé à déployer tous les moyens nécessaires à l'essor de la région et concrétiser des projets qui étaient jusque-là au stade de rêves éphémères tels que le CHU et la faculté de médecine».