Les Libyens n'ont pas manifesté de véritable engouement pour ces élections pourtant destinées à déterminer la composition de la commission chargée de trancher sur des questions-clés allant du système de gouvernement au statut des minorités, en passant par la place de la charia. L a commission électorale libyenne a fixé cette semaine à la seconde moitié de février 2014 les élections pour la commission chargée de rédiger la Constitution en Libye. «Les élections de la commission constitutionnelle ont été fixées pour la seconde moitié de février 2014», a annoncé mardi le président de la Haute Commission électorale (HNEC) Nouri Al Abbar. La commission constitutionnelle doit être composée de 60 membres représentant à égalité les trois régions historiques de la Libye – la Cyrénaïque (est), le Fezzan (sud) et la Tripolitaine (ouest). Sur les 60 sièges, six sont réservés aux minorités (toubou, amazighe et touareg), et six autres aux femmes. Cette annonce a cependant pour toile de fond le boycott des berbérophones autres que touareg au processus de reconstruction politique en Libye et le manque d'engouement des électeurs. Un casse-tête que n'arrivent pas à résoudre les responsables libyens. M. Abbar a indiqué que 649 candidats s'étaient inscrits pour ces élections, dont 54 femmes pour les sièges qui leur sont réservés, tandis que les Toubous comptent 14 candidats, les Touaregs 6 et aucun candidat ne s'est manifesté pour les Amazighs. Ces derniers avaient décidé de boycotter ces élections, réclamant des mécanismes leur permettant de faire valoir leurs spécificités culturelles dans la future Constitution, sur la base du principe du consensus. Selon M. Abbar, «943 763 électeurs se sont inscrits sur les listes électorales», alors que le délai pour s'inscrire «prend fin le 31 décembre à minuit, à l'exception des citoyens résidant à l'étranger». Toutefois, les centres électoraux seront ouverts du 11 au 16 janvier pour permettre aux retardataires de s'inscrire ou de changer de circonscription électorale, a-t-il expliqué. Malgré le report à plusieurs reprises par la HNEC de la date limite d'inscription, les Libyens n'ont pas manifesté de véritable engouement pour ces élections pourtant destinées à déterminer la composition de la commission chargée de trancher des questions-clés allant du système de gouvernement au statut des minorités, en passant par la place de la charia. En juillet 2012, plus de 2,7 millions d'électeurs avaient participé aux premières élections libres du pays, élisant un congrès général national (CGN) chargé de préparer la Constitution et des élections générales dans les 18 mois. Le CGN a néanmoins décidé, le 23 décembre dernier, de prolonger son mandat jusqu'en décembre 2014, provoquant des manifestations hostiles dans plusieurs villes du pays. Ceci pour dire que le processus de reconstruction de la Libye ne sera pas un long fleuve tranquille, surtout que dans ce pays il n'y a pas encore d'Etat.