Le secteur du tourisme ne réunit pas, ou pas suffisamment, les conditions adéquates à même de faire partager aux opérateurs économiques la satisfaction de l'administration. Dans les rangs de nos professionnels du tourisme, on ne cache pas l'inquiétude que suscite « l'absence d'initiative pour la redynamisation du secteur du tourisme qui a sombré dans une véritable léthargie » et, mieux encore, de « l'absence d'une politique véritable de prise en charge ». Ce constat est souligné au cours d'une réunion qui a rassemblé à la veille de l'ouverture officielle de la saison estivale les opérateurs du secteur, le président de l'APW de Béjaïa, les directeurs du tourisme, de la concurrence et des prix, de l'environnement, le président du patronat de la wilaya (CAP), le président national et le bureau de wilaya de la fédération nationale du tourisme. Sur les huit communes côtières de la wilaya, seule la commune d'Aokas a été représentée par son président d'APC dans une réunion que la CAP dit avoir initiée en réponse aux vœux des professionnels et dans le « souci de la préservation des intérêts de ses adhérents et de la sauvegarde du professionnalisme des activités économiques en général et pour le domaine particulier du tourisme ». La remontée espérée après les contrecoups des années de trouble qui ont marqué la région ne semble pas s'effectuer au rythme qui permet de reconquérir toute la clientèle perdue. Cela bien que les flux enregistrés ces dernières années ont amorcé un retour de plus en plus à la normale au point où l'on classe aujourd'hui Béjaïa dans le trio des premières destinations touristiques du pays. La prise en charge demandée apparaît ainsi comme un point commun qui rapproche les opérateurs de l'administration qui, elle, souligne la nécessité d'une mise à niveau qui s'impose comme condition à réunir pour « l'ouverture dans un très proche avenir du marché algérien aux étrangers ». Une perspective qui suppose donc de nouvelles conditions de travail et un nouveau climat de concurrence pour lequel le patronat dit devoir se préparer. Par quels moyens ? Le patronat avance des doléances pour lesquelles il espère des réponses comme l'instauration d'une « politique de concertation et de coordination avec l'administration compétente », l'allégement de charges fiscales, combattre « la concurrence déloyale par la clochardisation de la profession, notamment par la création anarchique de camps d'hébergement, la location par des particuliers de garages et de logements sans aucune contrepartie pour le Trésor public », la création d'un office de promotion du tourisme, la redynamisation des ZET, etc.