Le conflit, commencé le 15 décembre entre les unités de l'armée fidèles au président Salva Kiir et la rébellion aurait déjà fait des milliers de morts et a provoqué le déplacement de quelque 200 000 personnes. L 'ouverture prévue hier de pourparlers directs entre les deux camps en conflit au Soudan du Sud a été retardée. Ce report a pour effet de rendre difficile la conclusion d'un rapide accord de cessez-le-feu. Le ministre sud-soudanais de l'Information, Michael Makuei, qui participe aux négociations d'Addis-Abeba, et le porte-parole de la délégation des rebelles, Yohanis Musa Pouk, ont déclaré que les deux parties ne se rencontreraient pas avant qu'un ordre du jour des négociations n'ait été établi et approuvé par les deux camps. Des pourparlers se sont ouverts vendredi dans la capitale éthiopienne, mais les belligérants sud-soudanais ont rencontré dans un premier temps les représentants des pays de la région. L'Ethiopie avait annoncé le début de négociations directes entre le gouvernement sud-soudanais et les rebelles pour hier. Michael Makuei a ajouté que les chefs des deux délégations s'étaient néanmoins brièvement vus vendredi soir mais que les vraies discussions n'avaient pas encore commencé. Il a ajouté, lors d'un point de presse, que les délégations attendaient des indications des pays de la région qui chapeautent les discussions d'Addis-Abeba pour «savoir comment procéder» pour la suite. «Les chefs des deux délégations doivent s'accorder sur un ordre du jour... peut-être dimanche ou lundi», a dit pour sa part Yohanis Musa Pouk. Le conflit, commencé le 15 décembre entre les unités de l'armée fidèles au président Salva Kiir et la rébellion soutenant son rival, l'ancien vice-président Riek Machar, aurait déjà fait des milliers de morts et a provoqué le déplacement de quelque 200 000 personnes. Optimiste, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom, avait prévu vendredi l'ouverture de pourparlers directs entre les deux camps pour le lendemain. Mais son porte-parole Dina Mufti a déclaré hier que les deux parties devraient poursuivre les discussions avec les parrains de la négociation qu'ils rencontrent séparément. «Un ordre du jour doit être formulé et ensuite ils en viendront à des discussions en tête-à-tête», a-t-il dit. Il a ajouté qu'il n'y avait pas de calendrier précis, déclarant seulement que les négociations directes se dérouleront «dès que possible». «Je ne peux pas faire de prévision, cela dépendra des négociations», a-t-il dit. Tout le monde l'aura compris, l'espoir de parvenir à ce cessez-le-feu reste très mince, dans la mesure où sur le terrain les combats ont continué, avec l'avancée des troupes gouvernementales vers la ville stratégique de Bor, reprise il y a quelques jours par les fidèles de Riek Machar. Et nul besoin aussi de faire un dessin pour voir que le Soudan du Sud risque à tout moment de sombrer dans une guerre civile.