2014 est une année électorale en Algérie avec tout ce que cela sous-entend comme enjeux politiques et leurs corollaires économiques et sociaux. En attendant que tous les protagonistes de ce jeu électoral soient connus, le gouvernement en place aura la lourde tâche de maintenir le cap de la stabilité et de la paix sociale jusqu'à avril prochain. Ce qui ne sera pas facile au vu des poches de contestation qui éclatent ici et là. Si certaines promesses de 2013 n'ont pas été tenues, le gouvernement peut toujours compter sur celles de 2014 pour se rattraper et elles ne sont pas des moindres. Dans le registre social et en matière d'habitat, les premiers logements du nouveau programme location-vente de l'AADL seront livrés à la fin de ce mois, selon le DG de l'AADL. Le ministre de l'Habitat, Abdelamdjid Tebboune, a fait savoir que dès la fin de ce mois de janvier, les résultats des souscriptions à ce programme seront connus. D'ici là, le gouvernement devrait avoir reconsidéré les salaires de centaines de milliers d'Algériens qui ne sont pas encore payés au SNMG, si la prochaine tripartite sociale prend en charge la question du 87 bis, comme cela a été annoncé. Ce dossier qui sera mis sur la table par la centrale syndicale fait l'objet de controverses depuis plusieurs années, car pour beaucoup de salariés les différentes augmentations du SNMG n'ont pas eu d'effets. La définition de l'article 87 bis fait que le salaire minimum garanti inclut également les primes et indemnités. La révision de cet article permettrait de corriger cette anomalie de sorte à ce que les salariés payés au SNMG ne soient plus lésés. Une bonne nouvelle en perspective, d'autant qu'on annonce le retour du crédit à la consommation pour les produits fabriqués en Algérie et notamment la première voiture made in Algeria, la Renault Symbol attendue pour novembre 2014. Aucune échéance n'a été précisée pour la reconduction du crédit à la consommation, mais une loi de finances complémentaire pour 2014 devrait pouvoir l'entériner. Plus de largesses pour les jeunes 2014 promet également d'apporter plus de largesses pour les jeunes bénéficiaires des dispositifs Ansej et CNAC. Le gouvernement a déjà prévu une bonification de 100% du taux d'intérêt des prêts accordés par les banques dans le cadre de ces dispositifs. Une décision inquiétante alors que les chiffres en matière de remboursement de ces prêts ne sont pas très élevés. Il n'y a pas si longtemps, le ministre du Travail et de la sécurité sociale annonçait un taux de remboursement de 63% pour les bénéficiaires de l'Ansej et 52% seulement dans le cas de la CNAC. Le premier ministre situait, quant à lui, le taux à plus de 70% pour les souscripteurs au dispositif Ansej. Insuffisant, semble-t-il, puisque le directeur général de l'Ansej a fait savoir que plus de 5000 jeunes bénéficiaires seraient poursuivis en justice pour non-remboursement. Aujourd'hui, le ton semble plus conciliateur et l'on parle d'un rallongement du délai de remboursement. Le recours à la justice pourrait même être mis de côté. M. Zemali a indiqué qu'en cas de défaut, il y a un mécanisme en place qui permet au fonds de garantie d'intervenir afin de rembourser les banques. L'Ansej consent même à relever le seuil de financement à 20 millions de dinars au titre de l'extension de certains projets d'investissement dont les promoteurs auraient déjà remboursé une partie du prêt bancaire. Elle prévoit aussi d'accorder une prime de 10% pour les projets innovants. Il y a deux ans, au moment où éclataient les révoltes dites du «printemps arabe», le gouvernement décidait d'accorder de nouveaux avantages aux souscripteurs à ces dispositifs. Ils pouvaient bénéficier ainsi d'une réduction de l'apport personnel de 5% à 1%, de l'élargissement du seuil maximal de bonification des taux d'intérêts sur le crédit bancaire, ainsi que de l'octroi de crédits pour la location de locaux. Revoilà Khalifa ! A quelques mois de l'élection présidentielle, le gouvernement ne veut surtout pas créer de vagues, mais tente plutôt de montrer sa bonne foi face à l'ampleur prise par les affaires de corruption. L'extradition depuis la Grande-Bretagne d'Abdelmoumen Khalifa récemment, après des années de bataille judiciaire avec les autorités britanniques, tendrait à le confirmer. La faillite de la banque Khalifa avait fait subir à l'économie algérienne un préjudice de plusieurs milliards de dollars et ruiné des milliers d'épargnants qui attendent toujours d'être indemnisés. A ces derniers, point de promesses cependant. Mohamed Laksaci, le gouverneur de la Banque d'Algérie, s'est contenté d'indiquer la semaine dernière que c'est le Fonds de garantie des dépôts qui prendra en charge l'indemnisation des déposants de la banque.