Les 250 commerçants de la ville de Ouargla sont en colère et entendent le montrer. Dans un sit-in organisé toute la matinée du dimanche et alors que les autorités locales étaient encore sous le choc de l'accident mortel qui a coûté la vie à 11 personnes faisant également quelque 29 blessés, les commerces de la ville étaient clos et la majorité des commerçants, toutes activités confondues, se sont retrouvés devant le siège de la wilaya pour interpeller les autorités locales. L'objet de cette colère massive n'est autre que la revendication de toujours, celle de «réduire le nombre de braderies à deux fois par an». Amara Maameri, délégué de l'Ugcaa à Ouargla, n'a pas caché sa satisfaction par rapport à la présence massive des commerçants dont la forte mobilisation a attisé la curiosité des citoyens, nombreux à s'en rapprocher pour demander des explications. Les commerçants se sont regroupés tôt le matin, munis de banderoles avec des slogans on ne peut plus clairs sur leur intention de mener un combat sur ce qu'ils ont qualifié «d'enfreinte régulière aux lois régissant l'organisation de foires et braderies qui ne doivent en aucun cas dépasser l'événement unique tous les six mois, soit deux fois par an au maximum ; or, vous voyez bien que les organisateurs de braderies tiennent des événements sous des chapiteaux pour proposer les mêmes produits que nous vendons à l'année sans apporter quoi que ce soit de nouveau au consommateur local». Les citoyens expriment pour leur part leur compréhension quant aux appréhensions des commerçants réguliers qui paient leurs impôts, mais soulèvent toutefois le manque de choix dans la marchandise proposée par rapport aux wilayas environnantes ainsi que les prix peu concurrentiels et l'absence de période de soldes ou de remises. En tout cas, les commerçants de Ouargla ont, semble-t-il soulevé un point de loi vu la réaction immédiate du wali de Ouargla qui, malgré la délivrance d'une autorisation de l'APC, vient de geler la tenue de la braderie qui devait se tenir ces jours-ci en attendant d'examiner le dossier et tenir un calendrier réglementaire des foires commerciales.