La corporation des robes noires est ébranlée depuis quelques jours après les sanctions prises à l'encontre d'une dizaine d'avocats pour manquement grave à la déontologie de la profession. On apprend que 41 affaires disciplinaires devant être examinées par le bâtonnat de la région de Constantine, regroupant les cours de Constantine, Jijel et Skikda, ont fait depuis quelques mois l'objet de minutieuses enquêtes, suite à des plaintes déposées par des citoyens mais aussi en conséquence à des comportements indignes de certaines robes noires dans les tribunaux. Un premier groupe de 14 avocats passé devant le conseil de discipline à la fin du mois dernier a vu la suspension de l'exercice de la profession d'une durée allant de six mois à trois années pour 4 avocats alors que deux autres se sont vu infliger des blâmes. Le reste des concernés sera blanchi faute de preuves convaincantes concernant des plaintes que le bâtonnat a jugé plutôt calomnieuses. Selon des sources proches du barreau de la région de Constantine, deux autres groupes d'avocats seront appelés à se présenter devant la commission de discipline aujourd'hui et demain pour répondre à des accusations liées au rabattage, abus de confiance, non-respect de leur devoir de réserve et échange de coups dans les salles des tribunaux. La plus délicate des affaires demeure celle d'un avocat pris dans l'établissement pénitentiaire de Boussouf, après avoir tenté de faire passer de la drogue pour un détenu. Si pour les robes noires, ces actes sont condamnables et doivent être sévèrement punis, pour le bâtonnat de la région de Constantine, ces mesures disciplinaires, qui ne seront sûrement pas les dernières, sont désormais nécessaires pour assainir les rangs des avocats des éléments qui n'ont fait que ternir l'image saine de la corporation. Reste à rappeler que les avocats sanctionnés auront tout de même la possibilité d'introduire un appel auprès d'une commission mixte avocats-magistrats dans la quinzaine suivant la prononciation de la sanction.