Les autorités locales tardent à mettre en place un plan de développement pour la municipalité. La commune de Bechloul, 18 km à l'est de Bouira, n'a de chef-lieu de daïra que le nom. Depuis de longues années, les promesses que ne cessaient de faire les pouvoirs publics en vue d'améliorer les conditions de vie des citoyens sont restées sans lendemain. Les assemblées successives qui ont eu à gérer la collectivité durant ces dix dernières années n'ont pas daigné prendre en considération les doléances de la population, laquelle n'a rien vu venir depuis que la commune a été élevée au rang de chef-lieu de daïra il y a plus de deux décennies. La situation ne fait que se dégrader et les habitants assistent, impuissants, à la déchéance de leur municipalité. Cependant, pour attirer l'attention des pouvoirs publics, une requête a été élaborée par des membres du mouvement associatif local et adressée au Premier ministre ainsi qu'aux responsables locaux. Le constat est peu reluisant. Les rédacteurs de la requête ont tenu à dénoncer l'immobilisme de l'exécutif de wilaya quant à la mise en place d'une politique qui améliorerait le cadre de vie de la population et permettrait également de sortir la municipalité du sous-développement. Le cas de la zone d'activités est flagrant ; elle a été créée depuis plus d'une vingtaine d'années, mais à ce jour, elle n'est pas opérationnelle. Les jeunes chômeurs qui n'ont de cesse d'attendre l'installation des investisseurs dans cette zone avec l'espoir de décrocher un jour un poste d'emploi, voient par contre leur chance s'amenuiser. Dans les villages, les populations vivent dans de dures conditions. «Nos villages souffrent du manque d'eau potable, dû à la mauvaise distribution, et de la dégradation des routes. En plus, des centaines de foyers ne bénéficient pas du gaz naturel et ne sont pas raccordés au réseau d'assainissement», indiquent les auteurs de la requête. Le mouvement associatif déplore l'absence de salles de soins dans les villages et le manque d'équipements pour les quelques structures existantes dans ce domaine, notamment la polyclinique du chef-lieu communal, qui a ouvert ses portes depuis deux ans, alors que plusieurs de ses services ne sont pas encore opérationnels. Dans le domaine de l'agriculture, les membres du mouvement associatif ont soulevé l'absence de projet d'un périmètre d'irrigation à partir du barrage Tilesdit qui pourrait contribuer au développement de plusieurs filières agricoles dans la région. Au volet tourisme, les potentialités de ce secteur dans la commune sont ignorées. «Bechloul dispose en effet d'une superficie forestière de plus de 5.000 hectares, située entre le barrage Tilesdit et la station climatique de Tikjda. Cet atout pourrait donner naissance à un parc zoologique de dimension régionale, voire nationale, avec des espaces récréatifs», relèvent nos interlocuteurs. Ces derniers regrettent le fait que l'amélioration du cadre de vie des citoyens ne semble pas être une préoccupation chez les responsables locaux. Le lancement des travaux d'aménagement urbain a été reporté à maintes reprises. Depuis le début de l'hiver, le chef-lieu s'est transformé en bourbier, au point que les résidants ne peuvent sortir de chez eux sans se chausser de bottes en caoutchouc. Pour lancer ce projet d'aménagement urbain en mai prochain, comme on l'a annoncé, il faudrait que les entreprises en charge des réseaux d'assainissement et de l'AEP (alimentation en eau potable) achèvent d'abord leurs travaux et remettent tout en l'état. Or, les projets en question ont accusé d'énormes retards avec beaucoup de réserves émises par les services techniques concernés, lesquelles réserves ne sont pas encore prises en charges, d'où une probable compromission pour le projet aménagement urbain. En outre, selon les auteurs de la requête, ce chef-lieu de daïra est dépourvu d'infrastructures dignes de ce nom et que celles qui existent ne répondent pas aux attentes des citoyens. Dans un autre contexte, ils dénoncent les «pratiques bureaucratiques» et autres «tracasseries administratives» qui freinent l'avancée du programme de l'aide de l'Etat à l'habitat rural, tout en relevant que la commune ne dispose pas de marché en fruits et légumes. Ainsi, les commerçants n'ont pas d'autre choix que d'occuper les trottoirs. «L'anarchie et l'insalubrité règnent en maître ; c'est pourquoi nous souhaitons rencontrer les décideurs afin de discuter le contenu de notre requête pour éviter toute action pouvant engendrer des conséquences négatives», nous dira Djamel Yahiaoui, membre du mouvement associatif.