Depuis quelques jours, dans la commune d'Ahnif, dans la wilaya de Bouira, des jeunes revendiquent des emplois dans une carrière de plâtre et s'opposent à un projet de rétrocession qui pourrait les voir exclus. Se sentant déjà lésés par un accord signé avec la commune voisine d'Al Adjiba, ils ne veulent cette fois fléchir sous aucun prétexte et sont soutenus par leurs élus locaux. «L'ancienne Assemblée communale n'a pas accompli convenablement sa tâche pour que l'usine de plâtre implantée dans la commune voisine soit installée dans notre région.» En colère, ces jeunes sans emploi affirment que les accords conclus entre les élus des deux Assemblées de la commune d'Ahnif et d'El Adjiba lors de la mise en service du complexe spécialisé dans la fabrication du plâtre (en 2006), pour partager le peu de postes au niveau de l'usine de la société Colpa (née d'un partenariat entre Lafarge et Cosider), n'a jamais été respecté. Des ouvriers d'un gisement de plâtre exploité par l'entreprise CM-Gypso, une filiale de la société française Saint-Gobain implantée sur les hauteurs de la commune d'Ahnif, ont bloqué, il y a quelques jours, tous les accès aux camions se dirigeant vers cette carrière. Les manifestants sont contre une éventuelle exploitation de ce gisement par Colpa, et il s'agit là de l'unique revendication des citoyens d'Ahnif. Les protestataires affirment que cette société a l'intention d'utiliser cette carrière, alors qu'elle exploite un gisement du genre implanté dans leur commune. «Nous refusons que cette entreprise exploite cette carrière. Elle a déjà bénéficié d'un gisement situé sur le territoire de notre commune, sans que les citoyens de la région n'aient pu bénéficier de postes d'emploi», explique Omar, un père de famille travaillant sur ce site. Pour l'élu Medioune Meziane : «Il y avait des pratiques inhumaines envers nos jeunes travaillant dans ce complexe. Tous les jeunes qui ont bénéficié de postes ont fini par quitter cette usine au regard des conditions lamentables dans lesquelles ils travaillaient. C'est pour cette raison que maintenant nous exigeons l'installation d'un autre complexe dans notre commune, et ce, afin que nos jeunes puissent à leur tour bénéficier de postes et de la Taxe pour l'activité professionnelle TAP, pour notre assemblée.» Les jeunes d'Ahnif sont unanimes à confirmer que dans l'usine de Colpa, il y avait du favoritisme. «L'accord signé entre les deux assemblées n'a jamais été respecté. Les jeunes recrutés dans notre commune ont tous fini par quitter l'usine vu les conditions déplorables dans lesquelles ils travaillaient. Nous étions presque 18 personnes auxquelles ils (la direction de colpa ndlr) ont fait signer des démissions», déplore Omar. Selon le premier vice-président de l'APC d'Ahnif, les autorités locales auraient déjà formulé des propositions à la wilaya afin qu'une usine soit implantée dans leur commune, motivant leur demande par la disponibilité du foncier dans la région. «L'usine installée dans la commune d'El Adjiba n'a pas fait bénéficier réellement notre commune ni en ce qui concerne les recettes fiscales, encore moins en termes d'emploi pour nos jeunes», commente un autre élu.