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un enfant d'Oran
Naissance d'Emmanuel Robles (1914-1995)
Publié dans El Watan le 11 - 01 - 2014

Romancier, nouvelliste, dramaturge, etc. une vie passionnante liée à l'Algérie.
Né à Oran le 4 mai 1914 dans une famille d'origine espagnole, Emmanuel Roblès a été orphelin de naissance, son père, maçon, étant mort du typhus au Maroc. Il a connu une enfance très difficile auprès de sa mère, blanchisseuse, dans un quartier misérable. Ses études brillantes, soutenues par des bourses, l'amènent en 1931 à l'Ecole Normale de Bouzaréah, à Alger, en vue d'une carrière d'instituteur. Là, il rencontre Mouloud Feraoun avec lequel il gardera toujours un lien.
En poste dans la région de Tlemcen, il connaîtra d'autres affectations en Oranie, commençant à publier des poèmes et des nouvelles dans les journaux. Il voyage beaucoup dans le monde, se rend jusqu'en Chine. En 1937, il rencontre Albert Camus et commence ainsi une longue amitié qui se renforcera par la fréquentation commune de la librairie-édition «Les Vraies Richesses» d'Edmond Charlot, rue Charras (auj. Hamani) à Alger.
En 1938, paraît son premier roman, L'Action et il collabore à Alger Républicain. Il entreprend des études d'espagnol à la Faculté d'Alger et devient l'un des premiers traducteurs du poète-martyr espagnol, Federico Garcia Lorca. La deuxième guerre mondiale le plonge sur le front où il connaîtra plusieurs accidents d'avion. En 1947, après une collaboration à divers journaux parisiens, il regagne Alger. Il fonde alors la revue littéraire, Forge, qui donnera voix à plusieurs écrivains algériens, Mohammed Dib, Kateb Yacine, Jean Sénac, Ahmed Sefriou, Malek Ouary… La même année, il publie Les Hauteurs de la ville, roman inspiré des massacres du 8 Mai 1945 en Algérie et qui lui vaut le Prix Femina. Cette œuvre est d'ailleurs considérée comme la première dans laquelle un Algérien tient un rôle positif. C'est une période prolifique puisqu'il écrit, peu après, sa première pièce, Montserrat qui connaît un succès immédiat et plusieurs distinctions, aujourd'hui traduite dans une vingtaine de langues.
En 1951, il crée à Paris la collection «Méditerranée» des éditions du Seuil, qui fera connaître des écrivains algériens. Il écrit d'autres pièces de théâtre et romans dont Cela s'appelle l'aurore, que Luis Bunuel portera à l'écran en 1955. Le déclenchement de la guerre de Libération nationale l'amène à se rapprocher politiquement de Camus avec lequel il lance le fameux Appel à la trêve civile. Jusqu'en 1958, voyageant dans le monde, il gardera l'Algérie comme «port d'attache».
L'assassinat, en 1962, de Mouloud Feraoun par l'OAS l'amène à publier le journal tenu par celui-ci de 1955 à la veille de sa mort. Il en sera aussi le préfacier. Il participe à l'écriture de plusieurs films et téléfilms, poursuivant sa passion pour le cinéma qui l'amène en 1967 à devenir le co-scénariste de L'Etranger de Luchino Visconti et à y interpréter un rôle. Il laisse une œuvre importante, marquée par ses origines et comprenant vingt romans, une dizaine de recueils de nouvelles, douze pièces de théâtre comiques ou dramatiques, plusieurs recueils poétiques et essais avec une véritable portée universelle. En 1973, il est élu à l'Académie Goncourt. Décédé en 1995 à Paris, un prix, décerné par la ville de Blois, est décerné chaque année à l'auteur d'un premier roman.
Pour le centenaire de sa naissance, plusieurs rencontres et publications sont prévues en France. On annonce ainsi la conception et la réalisation d'une exposition intitulée «Emmanuel Roblès, une œuvre, une vie» par la bibliothèque multimédia francophone de Limoges. Cette présentation sera mise à la disposition de tous les organismes, associations ou médiathèques qui en feront la demande. Quatre colloques ont été programmés. Le premier a déjà eu lieu, le 6 décembre dernier au ministère français de l'Education nationale.
Organisé par l'Association des Amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et leurs compagnons, il s'est concentré sur la position de Roblès et de Feraoun sur l'action des Libéraux durant la guerre d'indépendance. Les 7 et 8 avril prochain, l'Université Paul Valéry de Montpellier proposera une journée d'étude «Max Aub et Emmanuel Roblès», Max Aub étant un poète espagnol républicain qui fut interné au camp de concentration de Djelfa par le régime de Vichy. Le 14 mai, la Maison Jules Roy de Vézelay présentera l'ouvrage Roblès chez Charlot des éditions Domens qui ont repris le fonds de l'éditeur algérois. Enfin, du 6 au 8 novembre, c'est un colloque international qui aura lieu à Limoges sur le thème «Emmanuel Roblès et le théâtre», le professeur Guy Degas en étant le coordonateur.
D'autres manifestations sont attendues, même s'il est certain qu'elles n'auront pas l'ampleur prise en France par le centenaire de la naissance d'Albert Camus, autant du fait de la plus grande notoriété d'écrivain de ce dernier que de son rapport à la guerre d'Algérie qui demeure une thématique si courue qu'on pourrait la qualifier d'actualité. Il reste qu'Emmanuel Roblès et son œuvre présentent un intérêt important pour toute personne curieuse de l'Algérie et des littératures qu'elle a suscitées. Il serait souhaitable que l'Université algérienne puisse participer à ce centenaire en apportant un éclairage «interne» dirions-nous.


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