Les vendeurs s'étonnent qu'un incendie se produise, alors que le site n'est pas raccordé au réseau électrique. Un incendie s'est déclaré, tôt dans la matinée d'hier, dans l'enceinte du marché de proximité à Hussein Dey, endommageant plusieurs locaux. «6 locaux en préfabriqué, d'une superficie de 9 m2 chacun, ont été détruits dans ce marché situé au n°82 de la rue Tripoli. Il s'agit de deux locaux d'alimentation générale, deux locaux de fruits et légumes et de deux autres locaux réservés l'un pour la vente de vaisselle et l'autre pour l'activité de tailleur», signale le chargé de la communication de la Protection civile, le lieutenant Sofiane Bakhti. Sur place, la tension était à son comble. Gendarmes, pompiers et police scientifique étaient présents en force à l'intérieur du marché situé à proximité des rails du tramway. Les commerçants s'étonnent qu'un tel fait se produise, alors que le site boudé par les vendeurs n'est pas raccordé au réseau d'électricité. «Ces locaux ne disposent de rien. Ni électricité, ni eau, ni sanitaires. Seuls 6 commerçants sur la quarantaine ont consenti à s'y installer depuis plus de 6 mois. Nous avons à maintes reprises sollicité le maire pour le raccordement de l'eau et l'électricité des différents box, il n'a rien pu faire. Des gens qui ne veulent pas que nous exercions normalement sont derrière cet incendie. La mairie n'a même pas accepté d'installer un gardien», s'indigne un vendeur, rencontré devant un amas d'ustensiles qu'il a sauvés du sinistre. Des commerçants assurent que l'APC veut «récupérer les locaux». «On est 32 bénéficiaires. 6 seulement ont voulu s'installer dans cette structure faute de mieux. La majorité a préféré exercer à l'extérieur avec toutes les tracasseries que cela suppose. Le maire nous a fait signer un document, à blanc, qu'il compte présenter contre nous. Il veut récupérer tout l'espace. Nous n'accepterons jamais de sortir. Les collègues ont demandé à occuper l'espace en face de la mosquée, mais le P/APC n'a pas accepté. Comment peut-il nous demander de sortir sans rien nous donner en échange. Le nouveau wali délégué n'est au courant de rien concernant ce problème. Il ignore même que nous existons», s'indigne un autre vendeur. Le maire dira que l'acte est prémédité. «C'est la réédition de l'incendie d'El Affia (Kouba) d'il y a deux semaines. Je pense que c'est un incendie volontaire. Les services de police qui enquêtent diront si c'est le cas. Heureusement que les pompiers étaient sur place pour circonscrire le sinistre», a affirmé le P/APC, M. Sedrati, qui fait remarquer que des travaux de réparation seront entrepris dans les locaux saccagés. Des réseaux devaient être finalement installés progressivement. «J'ai envoyé depuis trois mois un bon de commande à Sonelgaz qui devait installer un poste mural mardi ou au plus tard au début de la semaine prochaine. L'eau devrait être aussi disponible. On a installé un gardien de nuit, mais cette fois, comme par hasard, il n'était pas présent», signale l'élu. Une proposition a été faite aux commerçants pour évacuer les lieux. «J'ai proposé aux commerçants d'évacuer les lieux pour permettre la réalisation d'une structure en R+2 plus adaptée. Cette structure devrait accueillir de nouveaux demandeurs. J'ai sur mon bureau plus de 1000 demandes de locaux qu'il nous est impossible de satisfaire. Les commerçants du marché de proximité de Tripoli doivent travailler dans la sérénité et admettre qu'ils sont chanceux. J'ai saisi la police il y a deux jours pour leur signaler le cas du jeune qui étale sa marchandise à l'extérieur de la structure», souligne M. Sedrati. Le P/APC affirme que l'espace situé en face de la mosquée de Tripoli servira de lieu pour exposer des produits artisanaux. Il fera savoir également que le projet des 100 locaux «avance bien». «23 locaux ont été distribués à Baraki. Sonelgaz est sur place pour les raccorder à l'électricité. Les listes des 49 locaux de Keddour Rahim sont établies et la semaine prochaine la livraison se fera. Nous allons par ailleurs reprendre le marché des 28 locaux du cinéma Moderne au centre-ville d'Hussein Dey. Le projet s'est arrêté à cause de la défaillance de l'entreprise», précise-t-il.