Les vendeurs informels demandent des solutions de rechange. L'application de la mesure relative à l'éradication des marchés informels se généralise. Avant-hier, c'était au tour de la commune de Dély Ibrahim. Les forces de l'ordre se sont déployées dans le quartier des Grands Vents pour «expulser» les marchands exerçant sur la voie publique. L'opération s'est déroulée dans le calme, mais la population déplore «l'inexistence d'un marché sur place», surtout que «le projet existe et des décisions d'attribution de locaux ont été distribuées aux jeunes». Djamel Boughrara, responsable, interpelle le wali délégué de Chéraga pour «aménager, de manière urgente, l'espace réservé au marché en installant des étals au profit des jeunes commerçants afin de leur permettre l'exercice de leur activité en attendant la réalisation de l'infrastructure inscrite dans le programme communal depuis plusieurs années», souligne-t-il. «La particularité du problème du marché informel aux Grands vents est que ces jeunes détiennent des décisions d'attribution de locaux délivrées par l'APC et datant d'avant le retrait de confiance à l'ex-maire, Brahim Sedratti», nous dit-il. Ces jeunes «n'attendent que la construction du marché pour pouvoir enfin travailler en paix». En attendant d'atteindre cet objectif, une dizaine d'entre eux ont opté pour la vente de fruits et légumes sur la voie publique. La réalisation du marché de proximité au niveau des Grands vents a été décidée en 2006, sur demande pressante de la population, car ce quartier est proche de la rocade sud d'Alger. Isolé et dépourvu de toute infrastructure, ce quartier est loin du centre de Dély Ibrahim et de Ouled Fayet. «Il a été question, dans un premier temps, de réaliser un marché avec des étals». Rien n'a été fait jusqu'en 2008, où l'ancien maire a confié la mission de la préparation d'une liste de jeunes bénéficiaires au maire délégué, en collaboration avec l'association du quartier. Quelque 105 bénéficiaires ont été inscrits sur cette liste et l'APC leur a délivré des autorisations d'exploitation. «Nous avons acquis des étals et les avons installés pour que les jeunes puissent travailler.» Mais le projet n'a pas tenu longtemps. «Au bout de quelques mois, la pluie et le vent ont détruit ces étals et l'exiguïté des lieux n'a pas permis aux commerçants de travailler à l'aise, puisqu'ils n'avaient même pas où stocker leurs marchandises, ce qui les obligeait à les déplacer matin et soir», affirme le maire délégué. Après les inondations de novembre 2010 et dans le cadre du recensement des problèmes de ce quartier, le wali délégué de Chéraga a ordonné la réalisation d'un marché en charpente métallique. Le projet a été évalué à 30 millions de dinars et délibéré en février 2011. Plusieurs contraintes techniques ont bloqué le lancement des travaux. «Pour pouvoir placer les fondements, il a fallu vérifier qu'il n'y avait pas de passage des réseaux d'assainissement, de gaz, et d'électricité», dira M. Boughrara. Le bureau d'étude a repris le travail. Il a préparé le cahier des charges qu'il a remis à l'APC en février 2012 et a remis les plans d'exécution au CTC qui les a rejetés, exigeant qu'ils soient faits par un charpentier. «Chose qui a été respectée. Le plan a été remis au CTC qui ne s'est toujours pas prononcé sur le dossier à ce jour», dira Djamel Boughrara. L'étude a proposé la réalisation d'un marché en R+1, ce qui donnera 125 locaux commerciaux. Mais son lancement n'est pas pour demain.