Au-delà de la spéculation et de la dévaluation du dinar, la problématique du marché des légumes secs en Algérie serait a priori celle de la production d'abord. L'Algérie produit «en moyenne 800 000 à 900 000 quintaux» de légumineuses alimentaires, ce qui répond aux besoins du marché à hauteur «de 30 à 35%», selon Omar Zeghouane, directeur de l'Institut technique des grandes cultures. Un document de la FAO datant de 2011 situait la part de la production nationale à seulement 28% du marché. «On produit notamment très peu de haricots car ils consomment beaucoup d'eau». Sur les 5 dernières années, «entre 80 000 et 85 000 hectares» ont été semés «toutes espèces confondues» (lentilles, pois chiches, fèves..). Et jusqu'à 2013, l'Algérie n'avait pas besoin d'importer plus. Les chiffres du commerce extérieur montrent même que la facture d'importation a baissé en 2012 par rapport à l'année précédente (voir tableau 3). Les superficies cultivées devraient être pourtant plus importantes, n'étaient les réticences des agriculteurs qui «préfèrent travailler davantage les céréales car il y a une insuffisance de maîtrise de ces cultures», estime notre interlocuteur. Ces dernières sont considérées comme étant «plus sensibles aux aléas climatiques», même si dans certains zones certains agriculteurs arrivent à faire jusqu'à «20 quintaux par hectare». L'une des actions pour relancer la filière dans le cadre du programme du renouveau agricole consiste donc à sensibiliser les agriculteurs pour une meilleure maîtrise des techniques de culture. A côté de cela, il s'agira de mettre à leur disposition de nouvelles semences développées dans le cadre d'un programme de recherche.«Le potentiel en termes de variétés et de compétences existe et nous permet de pouvoir produire 100% des besoins en lentilles, pois chiches et fèves (mais pas en haricots)», espère M. Zeghouane. A moyen terme et dans les 5 ans à venir, l'Algérie espère couvrir ses besoins de consommation en légumes secs à hauteur de «50% par la production nationale». A l'horizon 2019, ces besoins devraient atteindre «2,9 millions de quintaux».