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«La lutte féministe s'inscrit dans une logique d'Etat de droit»
Les débats d'El Watan. Feriel Lalami. Sociologue et spécialiste des questions de genre
Publié dans El Watan le 13 - 01 - 2014

Droits des femmes et Etat de droit. La question de genre est otage, en Algérie comme dans les pays arabo-musulmans, de la nature même des régimes autoritaires en place.
Et en devient enjeux, voire diversions, politiques. «Les revendications égalitaires ne peuvent évidemment prendre leur sens effectif que dans un contexte démocratique, loin des régimes politiques autoritaires et fermés», estime Feriel Lalami, sociologue et auteur de Les femmes algériennes contre le code de la famille. Aujourd'hui, 30 ans après la promulgation de ce code de «l'infamie», contre lequel les associations féministes n'ont eu de cesse de se battre, la place de la femme et son rôle au sein de la société et de la famille restent empreints de discriminations, de tensions et de dilemmes. Il demeure grandement tributaire de plusieurs logiques et de tendances à l'œuvre, tant sociétales que politiques et juridiques. «Hogra, l'oppression, avec son corollaire l'humiliation.
C'est ce que vivent les femmes au quotidien, que cela soit dans l'espace public ou dans les relations privées», déplore la spécialiste des questions de l'égalité des sexes et de la condition féminine au Maghreb. Pourtant, la Constitution consacre l'égalité des sexes et accorde à la gent féminine de jouir de sa citoyenneté de plein droit. Mais comme tout ce qui a trait au statut personnel et aux libertés collectives et individuelles, ces dispositions s'en trouvent souvent foulées aux pieds. Le mouvement de revendication féminin s'inscrit donc dans une demande de citoyenneté plus globale. «Cette lutte menée par les associations de femmes s'inscrit dans une logique d'Etat de droit, pour l'ensemble des citoyens, dans une démarche inclusive et compréhensive», analyse Mme Lalami. Si, à la fin des années 1970, les femmes ont œuvré à une rupture avec le discours de «clôture» qui prédominait, les courants religieux ont tenté de laminer ces avancées. En arguant que l'islam impose l'autorité masculine, il y a eu sacralisation de cette domination, ce qui a induit une invariante des rapports sociaux. «On a enfermé la femme dans le carcan de dépositaire de l'identité nationale, et donc des traditions. Elle est le socle et le point faible de cette identité», poursuit la sociologue.
Transformations de la société
La condition féminine a aussi été façonnée par une mutation de la société et de la famille, qui a pu permettre une évolution de l'autonomie des filles. Ces transformations sont surtout caractérisées par l'éducation, l'emploi ainsi que les nouvelles logiques familiales, quantifiables par diverses statistiques et enquêtes. «Le premier facteur est la scolarisation féminine, domaine dans lequel des progrès considérables ont été enregistrés», rappelle Mme Lalami. Si, au lendemain de l'indépendance, en 1966 par exemple, 40% seulement de fillettes étaient scolarisées, «en 2013, elles le sont quasiment toutes». «Et plus on avance dans les cycles et paliers, plus les filles réussissent et plus le taux augmente. Il y a même une inversion de plus de 10 points, puisqu'elles sont 60% dans les lycées et dans les universités», énumère-t-elle. Ce qui induit une augmentation des diplômées et introduit le problème du chômage féminin. «Pour ce qui est de l'emploi, l'évolution est lente mais progressive.» En 1970, les femmes ne représentaient que 5,2% de la population active. Plus de 40 ans après, en 2013, elles ne comptent que pour 19% dans cette masse. «Ce qui est peu, d'autant plus qu'il est nécessaire de croiser ces chiffres avec ceux du chômage féminin, qui est le double de celui des hommes. Et même le triple lorsqu'il s'agit du chômage des diplômées», explique la sociologue. Et si les lieux communs affirment que les femmes travailleuses sont omniprésentes, cela ne relève que de l'impression, «car elles sont nombreuses dans le secteur public, qui est en interface avec la population», tempère-t-elle.
L'oppression de genre se nourrit de l'oppression politique
Même si les nécessités socioéconomiques et la cherté de la vie ont pu modifier un tant soit peu le modèle prégnant de l'homme pourvoyeur des revenus du ménage, les mentalités ont du mal à suivre. «Elles sont en butte constante à une certaine hostilité, qu'elles soient étudiantes ou travailleuses», affirme Mme Lalami, rappelant les violentes agressions dont ont été victimes les femmes établies à Hassi Messaoud. «Certains peuvent se tromper et prendre pour bouc émissaire les femmes, alors que c'est le mal-développement qui est à l'origine du chômage», commente-t-elle. Tel est le cercle vicieux dans lequel l'évolution des revendications égalitaires féminines demeure prisonnière. «Il y a imbrication des systèmes de domination. L'oppression de genre se nourrit de l'oppression politique et l'oppression politique se nourrit sur l'oppression de genre», conclut la sociologue. De ce fait, une femme élue présidente en 2014 est-ce possible ou cela relève-t-il du fantasme ? «Je suppose même une candidature féminine comme fort probable, car cela donnera plus de crédibilité au scrutin», répond Mme Lalami. «Mais on revient toujours au même écueil : dans les conditions de blocage actuelles, est-ce que cela va régler la question politique du régime ?»


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