La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a décidé hier de lancer un «plan d'urgence» pour la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», lors d'une visite effectuée dans une ville qui fait face à d'énormes problèmes, pour être au rendez-vous de cet évènement. Premier couac, l'arrêt des travaux du projet de la salle de spectacles de 3000 places, située à Aïn El Bey, suite à une décision de la société chinoise CSCEC, alors que la structure commençait à peine à sortir de terre. Les Chinois invoquent la non-signature du contrat du projet qui les lie à l'Etat algérien, ce qui a rendu la ministre très furieuse. «Votre grève est illégale, il y a des lois que vous devez respecter dans ce pays», a martelé Khalida Toumi en direction de la représentante de la CSCEC. La ministre a même menacé de retirer le projet à cette société, avant de choisir la manière diplomatique, en décidant d'étudier la question sérieusement avec l'ambassadeur de Chine à Alger. La cadence avec laquelle sont menés les travaux pour les projets inscrits dans la ville a énormément énervé la ministre de la Culture, qui a décidé d'instaurer une feuille de route digne d'un vrai plan militaire. «Il faut mettre en place un planning que toutes les entreprises devront respecter avec rigueur, elles devront s'engager à finir dans les délais qui seront revus à la baisse», a-t-elle déclaré. Désormais, toutes les entreprises engagées ont été sommées de travailler selon le régime de deux équipes de 10h (2x10h). Un système nouveau en Algérie. A quinze mois de l'événement culturel que la ville devra abriter en 2015, la course contre la montre a été déjà engagée. «Il faudra surtout s'investir dans ce qui est existant et procéder par ordre d'importance pour les projets nouveaux», a indiqué Khalida Toumi. Il s'agira en premier lieu de réhabiliter le théâtre régional de la ville, le palais de la culture Malek Haddad, la maison de la culture Al Khalifa, le siège de la wilaya, la medersa, avec la réalisation d'une bibliothèque urbaine et d'un musée d'art et d'histoire, en attendant bien sûr que les choses avancent pour le reste.