Le réseau routier de la commune de Tamanrasset est dans un piteux état. Les automobilistes galèrent sérieusement à cause de l'état de dégradation avancée des routes de la ville, qui semblent en perpétuel chantier depuis le lancement du projet de réhabilitation du réseau d'AEP. Cela n'est pas sans susciter la colère des usagers qui déplorent sans cesse cette lamentable situation. Le délabrement du maillage routier est frappant compte tenu des l'état des rues et ruelles dans lequel se trouvent les quartiers de la capitale de Tin Hinan. Il suffit d'y faire un petit tour pour s'en rendre compte, sachant que même les itinéraires empruntés par les officiels ne sont pas épargnés par cette dégradation. Les routes sont impraticables, poussiéreuses et pas très carrossables. Il est en effet difficile de slalomer entre nids-de-poule, crevasses et ornières qui parsèment l'ensemble des chaussées. Dans certains endroits, la circulation automobile est quasi impossible. Le hic, c'est que pour remédier à cet épineux problème, les responsables de cette collectivité ont, tenez-vous bien, investi dans la mise en place de ralentisseurs. «Ils (les responsables locaux, Ndlr) ont mis la charrue avant les bœufs. Le centre-ville est truffé de dos-d'âne. C'est absurde quand on voit nos routes devenir presque impraticables», se lamente Aziz, un fonctionnaire rencontré devant l'atelier de mécanique de Tahaggart, où il a laissé sa voiture pour réparation. «On ne sait plus si on travaille pour subvenir aux besoins de nos familles ou pour réparer les récurrentes pannes mécaniques causées par la dégradation des routes», s'interroge notre interlocuteur. Il n'est pas le seul automobiliste à avoir subi les conséquences de cette situation, qui est de surcroît exacerbée par le laxisme des autorités compétentes, à tel point que l'on se pose de sérieuses questions sur le rôle des maisons cantonnières réalisées à cet effet. D'aucuns ont jeté l'opprobre sur «les entreprises chargées de réaliser les projets lancés par la collectivité, du fait que les travaux engagés sont effectués dans l'anarchie la plus totale. C'est une galère. Un véritable calvaire pour les usagers». Dans le même sillage, les usagers ont soulevé le problème «des interminables fuites d'eau qui éclatent à chaque pompage et qui ont un effet domino sur le réseau routier». Il est à signaler au demeurant que la route reliant Tamanrasset à In Salah, souvent qualifiée de tronçon de la mort, eu égard au nombre d'accidents qui y sont enregistrés, est aussi dégradée, particulièrement au lieudit Tiguentour et entre In Salah et Arak, où l'on trouve des ornières de plus de 40 cm de profondeur. Ces dernières, explique-t-on, sont à l'origine de plusieurs accidents relevés dans la région, soit en moyenne un par jour. Interrogé sur la donne, un responsable local répond : «Cette situation est principalement due au manque de coordination entre les différents intervenants qui effectuent des travaux sans respecter les clauses contenues dans les cahiers des charges, notamment en ce qui concerne la remise en état des routes.» Rassurant, le wali de Tamanrasset, Abdelhakim Chater, a, pour sa part, fait savoir que «ce problème sera résolu avec le lancement du projet de réfection du réseau de la ville sur une distance de 17 km. Pour ce qui est du tronçon reliant In salah au chef-lieu de wilaya, 150 km ont été aussi accordés dans le cadre de l'enveloppe complémentaire allouée à Tamanrasset».