La direction de la santé d'Oran tire la sonnette d'alarme sur le danger de l'hépatite virale A et sur la progression de cette maladie. De 2009 à 2013, le nombre de cas d'hépatite A déclarés à Oran est passé de 23 à 132 cas avec deux décès. Cette pathologie due principalement au manque d'hygiène et à la consommation d'eau non contrôlée constitue actuellement l'une des priorités des responsables du secteur de la santé. Sur ce, une vaste campagne de sensibilisation sera lancée, prochainement, à travers les établissements scolaires, un endroit propice pour contracter cette maladie virale d'origine hydrique. La direction de la santé compte également lancer une formation au profit de son personnel médical et paramédical. Ces stages cycliques seront organisés en mai prochain et seront d'une durée de quinze jours, indique-t-on. Les responsables du secteur de la santé dénoncent le non-respect des conditions d'hygiène, la consommation d'eau insalubre provenant de citernes et autres moyens de stockage. Dans les établissements scolaires, les causes de cette maladie sont connues, estiment les spécialistes. Souvent, les écoliers ne se lavent pas les mains dans les établissements scolaires, un cas qui génère ce type de maladie, souligne-t-on. Les spécialistes recommandent un traitement de l'eau consommée en plus d'une hygiène de vie. Les parents de malades atteints de cette hépatite doivent se rapprocher de structures sanitaires et non de guérisseurs qui souvent utilisent des lames souillées. Une campagne de sensibilisation ciblera prochainement les établissements scolaires. Les initiateurs auront à expliquer les précautions à suivre pour éviter le danger de cette maladie. A Tlemcen, la société algérienne d'hépato-gastro-entérologie organise, en présence de 300 congressistes, depuis hier et pour trois jours, à l'hôtel Renaissance, en partenariat avec la fédération francophone de cancérologie digestive et de l'association française pour l'étude du foie, ses 25èmes journées nationales autour de trois thèmes principaux: les hépatites virales chroniques B et C, le cancer gastrique, les maladies inflammatoires chroniques intestinales (recto-colite hémorragique et maladie de Crohn). Hier, lors de la première journée, il a été question d'hépatites virales chroniques B et C. Selon le Pr Bouzid Arbaoui, «dans le monde, on estime que plus de 500 millions de personnes souffrent de maladies chroniques liées à une hépatite virale B ou C et sont responsables de plus d'un million de décès par an. C'est pour cela que l'Organisation Mondiale de la Santé a adopté, en 2010, une résolution considérant la lutte contre les hépatites virales comme une priorité de santé publique à l'instar du sida, du paludisme et de la tuberculose, et décide aussi qu'une journée mondiale de l'hépatite sera célébrée annuellement». Selon le même spécialiste, en Algérie, la prévalence de l'hépatite virale B est estimée à 2,5% chez la population générale, alors que celle de l'hépatite virale C est estimée à environ 1%, ce qui nous donne près d'un million de patients atteints de ces affections qui restent, malheureusement, longtemps asymptomatiques et silencieuses, ignorées par les personnes qui les contractent, jusqu'aux stades de complications à types de cirrhoses et de cancers du foie. L'apparition de nouvelles molécules permet d'améliorer nettement les taux de guérisons (jusqu'à 75%) des patients présentant une hépatite virale C, et ceci, même pour les patients qui n'ont pas répondu aux traitements antérieurs.