Le produit, subventionné par l'Etat, est récupéré en grandes quantités auprès des livreurs, par des groupes spécialisés exerçant au profit de crèmeries où il sera mélangé avec du lait du cru. C'est dans climat de suspicion et de ruptures récurrentes que le lait en sachet, subventionné par l'Etat, est commercialisé à Souk Ahras. Les spéculateurs locaux ont déjà décidé «leur» hausse du prix de l'unité, cédée depuis peu à 30 DA au lieu de 25 DA. Un groupe de commerçants ont pris attache, hier, avec notre quotidien pour signaler un trafic à grande échelle du lait en sachet. «Nous avons été récemment témoins de plusieurs opérations de livraison d'une quantité importante de ce produit vital dans des entrepôts dont les propriétaires n'exercent aucune activité commerciale», a déclaré l'aîné du groupe. Selon ses déclarations, il existe dans cette wilaya des groupes spécialisés dans la récupération du produit avant même que les livreurs ne prennent la direction des épiciers et autres points de vente. «A l'entrée nord du chef-lieu de la wilaya et à la sortie de la commune de H'nencha, notamment à El Mriss, un chemin peu emprunté par les automobilistes, des dizaines de revendeurs du lait pasteurisé, opèrent au petit matin», a enchaîné l'un des commerçants contestataires qui ont affirmé qu'une infime quantité parvient au circuit officiel alors que le plus gros de la marchandise va vers les crèmeries où le produit est mélangé avec du lait cru. Une perturbation dans l'alimentation de la population locale n'a pas encore suscité la réaction des associations locales, celles censées œuvrer pour la protection du consommateur. Idem pour les autres entités ainsi que les parties détentrices d'outils répressifs.