Le développement du numérique sera une «opportunité supplémentaire de partenariat entre la France et l'Algérie», a déclaré la ministre française de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, lors de la 3e conférence algéro-française de l'enseignement supérieur et de la recherche. Insistant sur l'apport des cours en ligne pour les étudiants, elle précise que «le numérique est un facteur d'innovation important». «Nous avons voulu développer l'usage et la production du numérique, ainsi que les formations interdisciplinaires qui sont des éléments d'innovation dans l'ensemble du tissu industriel», insiste Geneviève Fioraso. Lors de cette conférence, le ministre Mohamed Mebarki a mis en évidence l'importance de la densité des relations tissées entre les deux pays dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il ira jusqu'à affirmer que ces échanges sont «uniques dans le monde». «Nous avons réaffirmé notre volonté de maintenir et de consolider ces relations par la mise en place d'un partenariat encore plus renforcé, fondé sur des intérêt réciproques et mutuellement avantageux», a-t-il annoncé. Evoquant quelques programmes phares de la coopération entre l'Algérie et la France toujours dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche, le ministre cite en premier lieu le programme Tassili Hurbert Currien (CMEP) et son rôle dans le développement de la relation algéro-française. «Nous avons relevé que ce programme constituait un des fleurons de la coopération bilatérale», a-t-il souligné. En second lieu, M. Mebarki a évoqué le programme Profas. Il a affirmé que ce volet est des plus importants de la coopération bilatérale. «Ce programme a permis de favoriser la formation de formateurs et le renforcement des compétences des cadres des administrations algériennes», affirme-t-il. En ce qui concerne la coopération avec le centre national de recherche scientifique (CNRS), M. Mebarki a insisté sur les avancés enregistrées par ce centre grâce au programme de coopération. D'autre part, le ministre a déclaré qu'une attention «toute particulière» sera accordée au développement des filières professionnalisantes. Par ailleurs, il a également évoqué l'importance de développer l'enseignement du français à l'université. «Nous avons apprécié les résultats encourageants enregistrés dans le cadre du projet FS, qui porte sur la mise en place d'une école doctorale de français, la formation étant assurée par des chercheurs.» En outre, le ministre soutient qu'en plus de son rôle académique, «le défi pour l'enseignement supérieur, aujourd'hui, est d'offrir un apprentissage et des compétences qui favorisent l'esprit d'entreprise et instaurent une culture entrepreneuriale.» Pour cela, il encourage les universités à apporter des changements dans leur mode de gouvernance. Par ailleurs, sur la question de la mobilité internationale, la ministre française de l'Enseignement supérieur a indiqué que la connaissance scientifique a depuis toujours ignoré les frontières territoriales. Pour motiver ses déclarations, elle précise que «cette mobilité augmente de 60% les chances d'embauche à la fin des études.» Signatures de cinq accords de coopération Lors de la première partie de la conférence algéro-française, les deux pays ont signé plusieurs accords de coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le but étant de consolider et renforcer les collaborations bilatérales dans ce secteur. Les deux ministres concernés ont, ainsi, paraphé un accord relatif au domaine de l'innovation numérique et au calcul intensif. Ils ont pareillement signé un accord portant sur la mise en place d'un réseau d'excellence mixte liant les écoles algériennes ou grandes écoles françaises en vue d'assurer la pérennisation des actions entreprises au sein du Fonds de solidarité prioritaire (FSP). Un troisième accord de coopération a été signé entre la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRST) et l'agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur. Ce contrat prévoit principalement le développement des actions de coopération dans le domaine de la recherche scientifique. Les deux pays ont également procédé à la signature d'un protocole d'accord entre la direction générale de la recherche scientifique et la Minatec. Une convention de donation entre la DGRST et univers sciences, ainsi qu'une autre convention de coopération entre l'Anvredet et BPI France, ont également été signées lors de la première journée de la conférence. Enfin, les deux ministres ont indiqué que des tables rondes seront animées par des professeurs et des responsables de différents organismes de recherche abordant différents thèmes tels que «Le LMD : outil d'internationalisation et de modernisation de l'enseignement supérieur et de la recherche», «Programmes européens ou internationaux : internationalisation de l'enseignement supérieur et de la recherche, perspective horizon 2020», ainsi que «L'ouverture de l'enseignement supérieur et de la recherche au monde de l'entreprise à travers l'amélioration de l'employabilité des jeunes diplômes».