Grosse colère des 150 travailleurs de l'entreprise publique «BATICIM», spécialisée dans la production de pylônes électriques pour haute et moyenne tensions. Après une rencontre entre le comité de participation et le syndicat, un mouvement de protestation a eu lieu hier au niveau de l'unité située dans la commune de Sougueur, 26 kilomètres au sud de Tiaret. Un sit-in observé de 11 heures jusqu'à midi pour signifier les craintes des travailleurs et des cadres dirigeants de cette unité. Pourquoi ce débrayage ? Selon les explications fournies par des syndicalistes, «la décision de la CAMEG, une filiale de Sonelgaz, d'émettre un avis d'appel d'offres national et international pour la fourniture d'équipements, met directement en danger l'entreprise qui fournissait jusque-là la CAMEG». La décision reste d'autant plus énigmatique et porteuse de danger à court terme sur la pérennité de cette entreprise qui produisait jusqu'à 60 000 tonnes en produits et comptait l'augmenter à 80 000 alors que la CAMEG exige un préalable qui risque d'induire la paralysie de l'unité et subséquemment la compression de ses effectifs. Pour pouvoir soumissionner au marché lancé dernièrement par la CAMEG, «les conditions exigées sont hors de portée de l'unité de Sougueur, l'une des six réparties à travers le territoire national». Le marché de la CAMEG, qui fait ainsi appel à l'investissement étranger alors que l'outil local peut répondre aux attentes, s'apparente à une mise à mort qui ne dit pas son nom.