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Leur entreprise a été "éliminée" d'un marché de 24 milliards de Dinars au profit d'une boîte étrangère Les 1 300 travailleurs de Baticim dénoncent la non-application des orientations du gouvernement
Les travailleurs de la société de construction des structures métalliques industrielles (Baticim) de Rouiba, soutenus par l'union locale UGTA, ont bloqué hier la route pour dénoncer l'octroi d'un marché de 24 milliards de dinars à une entreprise étrangère, au détriment de leur entreprise qui emploie plus de 1 300 travailleurs. Arborant des banderoles mettant en relief le discours des pouvoirs publics qui prônent l'encouragement de l'outil national de production et la limitation des importations, les manifestants se disent déterminés à invalider cette décision contraire à l'esprit de la loi de finances récemment adoptée par le gouvernement. Tout est parti d'un avis d'appel d'offres infranational lancé ces derniers jours par l'entreprise Cameg, une filiale de la Sonelgaz, pour l'acquisition de pylônes HT et THT, un matériel qui est fabriqué depuis 30 ans par Baticim. Mais c'est une clause du cahier des charges portant sur la capacité de production qui a mis le feu aux poudres. Une clause qui met de facto Baticim hors de course, bien que cette dernière ait toujours été le fournisseur principal de ce type de matériel de Cameg. "Comment ne pas être légitimement inquiets pour le devenir de notre entreprise et ses 1 300 travailleurs lorsque ces orientations patriotiques peuvent être détournées au niveau des cahiers des charges de Cameg et dans son avis d'appel d'offres international n°37/13 conçu de telle manière que les entreprises nationales et, à leur tête, Baticim sont automatiquement éliminées", se demande le président du comité de participation de l'entreprise. Les syndicalistes se disent surpris par de telles pratiques qui risquent de mettre en péril les usines de l'entreprise implantées à Rouiba, Souguer, El-Meghaïr, Aïn Oulmane et Oum El-Bouaghi. "Nous avons alerté les responsables concernés de cette démarche incompréhensible qui est en contradiction avec le discours officiel et les décisions de la tripartite", affirme, pour sa part, M. Missoum de la fédération mécanique de l'UGTA. Mais, c'est l'intervention de M. Messaoudi, secrétaire général de l'Union locale, qui a captivé les protestataires, notamment lorsque celui-ci a parlé de "discours contradictoires des pouvoirs publics". "Cette affaire démontre encore une fois que nous ne savons pas qui décide de la politique économique et sociale du pays", a-t-il martelé, et d'ajouter : "Il y a un Etat dans un Etat, sinon comment expliquer une telle décision qui remet totalement en cause la politique du gouvernement et les décisions prises récemment dans le cadre de la loi de finances ?" M. Messaoudi s'est montré menaçant envers "ceux qui travaillent dans l'ombre pour détruire le tissu industriel national et menacent l'avenir des milliers de travailleurs et de leur famille, mais nous n'allons pas les laisser faire. Ou cette décision est annulée ou nous allons faire sortir les travailleurs de la zone comme nous l'avons fait pour la privatisation qui a engendré les résultats que tout le monde connaît". Par ailleurs et dans un document remis à la presse, les syndicalistes de Baticim menacent d'occuper les routes pendant une heure pour alerter l'opinion publique et attirer l'attention des autorités concernées sur "le dramatique sort de la perte éventuelle de nos emplois liée à une simple préférence de pylônes au lieu et place de renforcement des capacités nationales de maintien et de création d'emplois", précisent-ils. M. T. Nom Adresse email