Depuis l'entame du mois de décembre courant, l'ex-unité SOGEDIA de Mostaganem est l'arrêt technique sur décision des travailleurs regroupés en nombre autour de leur section syndicale. Reprise voilà 5 ans par un opérateur privé, la sucrerie, qui date des années 70, produit du sucre raffiné en recourant à l'importation de sucre roux. Très remontés contre leur directeur d'unité qu'ils accusent de tous les maux, les travailleurs ont avisé leur employeur de l'entrée dans une grève légale suite à la suspension de 12 de leurs collègues dont ils réclament la réintégration sans conditions. Reçu au siège de l'entreprise à Oran, ils ont réitéré leurs revendications de vive voix à leur patron. Ces revendications se résument à la réintégration des 12 collègues remerciés, au réajustement du salaire de base dont ils exigent le doublement, la remise à plat et la renégociation du régime indemnitaire, la titularisation des personnels recrutés, l'introduction d'une clause relative au départ en retraite par anticipation ainsi que le départ du directeur de l'unité. Afin de donner des signes de bonne volonté, le syndicat d'entreprise a considéré la période d'arrêt comme étant une phase de maintenance technique des installations. Toutefois, après avoir négocié une sortie de la crise avec le patron de l'entreprise «Ouest Import» avec le retour des ouvriers licenciés ainsi que celui du directeur d'unité avec toutefois des prérogatives amoindries, les deux parties ont de nouveau constaté leur désaccord, ce qui incita les travailleurs à passer à la phase de débrayage. En effet, depuis le 25 décembre dernier, pour les travailleurs et leur syndicat, l'usine est à l'arrêt en attendant la décision de la chambre administrative qui doit statuer à la fin du mois. En attendant, les travailleurs s'organisent en alertant les autorités locales sur leur mouvement. Alors que l'usine produisait entre 180 et 200 t/jour, les plus de 230 travailleurs se disent prêts à faire monter la production jusqu'à 300 t/jour, pour peu que le patron de la société daigne revoir l'ensemble de la relation de travail. Pendant cet arrêt qui pourrait s'allonger indéfiniment, les travailleurs soulignent que l'usine dispose d'un stock de plus de 2 500 tonnes de sucre raffiné, preuve s'il en est de leur volonté de ne pas perturber l'approvisionnement du marché en un produit de bonne qualité et de première nécessité.