A l'occasion de la sortie d'un coffret de musique de l'association Nassim El Andalous d'Oran, l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins a organisé, samedi soir, une cérémonie à la salle Ibn Zeydoun. C'est devant une assistance nombreuse, en présence notamment de la ministre de la Culture, du directeur de l'ONDA, d'artistes, de comédiens et de mélomanes que le coup d'envoi de la soirée a été donné par l'animatrice. Habillés dans la pure tradition vestimentaire tlemcénienne, seize musiciens envahissent la scène sous des applaudissements nourris. Après un bref réglage des instruments musicaux, les premières notes musicales s'égrènent pour laisser place à des insirafate et à des khlass, exhumés de la nouba El Hacine, tels que Kama Narnamou El Rachia, Tarahalou aâla ouasarou, Bitou achâka el ragham min araki et Lakat saftou el dounia min el ness. La deuxième partie du programme s'est soldée par un inkilab moual, El hawa Kad Malk fouadi, un inkileb rak, Bel hawa kalbi terlaq et un mekhlass rak, Selli hamoumek fi da el aârachia. La troisième partie s'est caractérisée pour sa part par un inkileb sahli et un hawzi. La soirée s'est clôturée par du meddih. Les différentes voix masculines et l'unique voix féminine ont donné un large aperçu sur le travail qui se fait au sein de la prestigieuse association culturelle Nassim El Andalous. Cette dernière a été fondée en 1968 par un groupe de jeunes universitaires, étudiants au Conservatoire municipal d'Oran. Parmi ces derniers, figurent les frères Ghoul, Amine Chawech, Mahmoud Bastaoui et Fethi Hamdi. Installé aux Etats-Unis depuis quelques années déjà, Yahia Ghoul a été le premier à introduire le solfège dans l'apprentissage de la musique andalouse. C'est du moins ce qu'il nous a confié en aparté. «Nous sommes, explique ce fondateur, la première génération après celle des maîtres cheikh Mahmoud Sari, fils de cheikh Larbi Bensari, cheik Abderrahmane Sekkal puis cheikh Bachir Zerrouki. Nous avons repris le flambeau. Nous avons une partie du patrimoine qui a été légué par nos maîtres aux XVIIe et XVIIIe siècles». Ces poésies ont été interprétées dans la sanaâ. Il y a eu une complémentarité entre les poètes andalous et maghrébins. Il y a un apport local. L'association Nassim El Andalous d'Oran s'attelle depuis sa création à œuvrer en direction de la recherche, de la sauvegarde et de la transmission. Depuis 1968, plus de 8000 élèves ont été formés au sein de cette association de référence. D'anciens élèves ont même créé d'autres associations similaires. Mieux encore, la spécificité de cette association est que ses éléments habitent Oran, tout en suivant de près l'école de Tlemcen. A travers la sortie de ce coffret de 11 CD et d'un livret rassemblant toutes les chansons, l'association Nassim El Andalous laisse un outil de recherche important. Il aura fallu attendre 36 ans pour voir enfin ce coffret dans les bacs des bons disquaires. Il est à noter, par ailleurs, que l'ONDA effectue un véritable travail de collecte et d'enregistrement. L'Office a déjà édité depuis 2011 des coffrets similaires de Abdelkader Chaou, Nacereddine Chaouli, Samir Toumi, Ferda et Mohamed Khaznadji.