Une dizaines d'habitations ont été nouvellement construites «sans respecter les règles de l'urbanisme», s'indignent les résidants de ce lotissement. Les résidants du quartier Maubeuge, dans la commune d'El Biar, s'indignent contre le non-respect des règles d'urbanisme. Des habitations sont en effet construites sur l'emplacement d'ancienne villas de ce lotissement qui portait le nom de Côte fleurie. La vue de la baie d'Alger offerte aux résidants est obstruée par des constructions qui dépassent la hauteur sur laquelle s'étaient entendus les voisins. «La soixantaine de villas sont construites toutes à l'identique, de telle sorte que personne ne puisse gêner son vis-à-vis. Il y a un accord tacite pour respecter quelques règles élémentaires, comme celle de la limite de la mitoyenneté. Celui qui viendrait à aménager sa villa ne devait pas construire plus de R+1. Depuis une dizaine d'années, le quartier a été amoché par ces nouvelles habitations construites en infraction avec la réglementation et les bons usages», s'indigne un quadragénaire qui voit sortir de terre en face de chez lui une «bizarrerie architectonique», qui à terme lui barre la vue de la magnifique baie d'Alger à portée de regard. Le risque de glissement de terrain dans ce lotissement est pourtant réel dans ce quartier construit en gradins. «Le quartier est classé G2 en raison du risque de glissement important. Ces habitations accentuent ce risque. Le wali avait pourtant ordonné dans son arrêté n°997 du 26 avril 2009 le gel des permis», s'indigne ce résidant. Autre conséquence de l'anarchie : le réseau d'assainissement est obstrué et les jardins mangés par le béton. «Les gens ont construit sur le réseau, alors qu'auparavant il y avait un espace réservé pour tous les habitants du quartier. Le jardin aménagé aussi dans chaque villa a disparu. Pourquoi s'acharne-t-on à tout détruire ?», s'étonne notre interlocuteur. Les résidants de ce lotissement s'indignent du «laisser-aller» de la direction de l'urbanisme (DUCH) et des services de l'APC qui ont octroyé des permis de construire à des personnes qui reconstruisent des habitations de 4 étages. «Les gens achètent et construisent sans tenir compte des règles les plus élémentaires. Ils disent à ceux qui s'opposent à eux ou les poursuivent en justice, comme l'ont fait une dizaine d'habitants, qu'ils ont un permis en bonne et due forme», signale le quadragénaire. Le président de l'APC d'El Biar affirme que les nouvelles constructions respectent la réglementation. «Les gens ont eu un permis de construire. La DUCH a donné son avis favorable», s'est contenté de nous dire le président de l'APC d'El Biar, Mohamed Abdellaoui. «Les services de la DUCH nous disent qu'ils se contentent de donner un avis technique, sans plus. A l'APC, il nous est toujours demandé d'aller à la DUCH. Tout ce beau monde se rejette la balle. Nous avons demandé le POS du lotissement depuis plusieurs années. Nous ne sommes pas contre la délivrance de ces permis de construire, mais qu'on respecte juste les règles. L'article 2 de la loi sur l'urbanisme stipule clairement que le permis est délivré sous réserve de respecter les droits des tiers, notamment en matière de servitude. Qui fait respecter ces dispositions ? Le rôle de la direction de l'urbanisme n'est-il pas l'éradication de l'habitat précaire ? Sur quelle base donne-t-on des permis de construire pour transformer une villa haut standing en habitation précaire ?», s'indignent les résidants qui comptent se constituer en association.